Le manque d’objectivité dans l’étude de l’histoire

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Écrit par Mallory Lebel

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Je me suis mis à aimer l’histoire sur le tard, en fait à partir du moment où elle n’a plus été pour moi une matière scolaire.

Je n’aime pas l’histoire telle qu’elle nous est enseignée à l’école : je n’aime pas me trouver dans l’obligation de faire quelque chose, et surtout, d’avaler bêtement ce qu’un professeur ou un gouvernement tente de nous faire ingurgiter en piochant ça et là dans l’histoire.

Oui, je me suis toujours méfié de l’histoire avec un grand H ; cette matière m’a paru d’abord beaucoup trop vaste pour être « apprise », aujourd’hui je m’exprimerais différemment : c’est une matière beaucoup trop vaste pour être enseignée de manière impartiale.

Il faut le savoir quand on s’attaque à l’apprentissage d’une période historique : il faut savoir que les livres que vous lisez sur le sujet, ou les professeurs que vous écoutez, ont forcément pioché d’une manière ou d’une autre dans cette vaste matière et qu’ils ne peuvent pas vous délivrer une vérité telle qu’on l’entend d’un point de vue scientifique. C’est ce point qui me dérange : je me méfie de l’histoire. Trop de gens l’ont utilisée.

Trop de tyrans s’en sont servie.

Trop de méchants ont tenté de prendre modèle sur certains hommes du passé pour justifier leurs mauvaises actions.

L’histoire, enfin, a trop été détournée, principalement dans son état le plus vil : dans ces ersatz de cours qu’on nous enseigne au collège et au lycée. Le gouvernement, bien entendu, se sert de l’histoire pour amener les jeunes esprits à penser d’une certaine manière. L’histoire transmet des idées, des modèles, de l’admiration, de la dénégation. Elle permet aux enfants de se faire une idée de leurs ancêtres et de ceux desquels il faudrait s’éloigner. Mais bien sûr, ce n’est pas aussi simple que ça.

On en arrive à la fin de mon introduction : comment apprendre cette matière, si tant d’impartialité menace ? A quel livre se fier ? A quel professeur se fier ? Je ne sais pas trop, je dirais deux choses à ce sujet :

  • 1/ l’histoire est d’après moi la matière la plus difficile à apprendre
  • 2/ comme tous les sujets, il faut peut-être coupler les sources d’information et s’abreuver à différentes fontaines.
Si vous êtes curieux, en ce qui me concerne je me régale en ce moment :

⇒ L’histoire : une matière « utilisée »

Rien de plus facile, quand on veut démontrer quelque chose ou convaincre, que de piocher dans l’Histoire et de faire parler certains évènements.

Facile aussi, quand on s’adresse à des gens qui n’ont pas de culture ou qui débutent dans la vie, que de leur asséner des dates et des faits en les détournant de leur sens véritable.

  • -52 par exemple : la défaite d’Alésia et de Vercingétorix nous a toujours été présentée comme une défaite « glorieuse » ayant permis de grands bienfaits par la romanisation…
  • Poitiers
  • Azincourt
  • Waterloo
  • Sedan
  • Trafalgar
  • Dien Bien Phu

Tous ces morts qu’il aurait presque fallu « souhaiter » si l’on se fie à nos manuels…

  • Marre d’être manipulés par des gens qui détournent l’histoire pour mieux asseoir leur pouvoir et leur dominance sur la majorité du peuple
  • Marre d’entendre que la guerre que nous menons au Moyen-Orient est justifiée alors qu’elle cache notre volonté de pillage et de vente d’armements
  • Marre d’entendre nos politiques citer tel ou tel personnage historique en modifiant totalement la réalité historique
  • Marre de lire des livres sur Jeanne d’Arc
  • Marre des gens qui tentent encore d’utiliser la religion pour faire taire les consciences

⇒ Pourquoi l’histoire est partiale

Les connaissances historiques ne sont pas impartiales, tout simplement parce qu’elles découlent d’un examen critique d’un matériau-source. Elles sont vérifiées par un auteur beaucoup plus jeune que la source et que l’évènement : l’objectivité historique reste donc étroitement liée au jugement de valeur de l’historien.

Par objectivité, nous entendons:

  • traitement impartial,
  • désintéressé
  • et scientifique de tous les événements décrits par l’historien.

La nature humaine est pleine de préjugés. Il faudrait différencier, lorsqu’on lit un livre d’histoire, ce qui appartient à des faits observés et ce qui appartient au domaine de l’allégation ou de l’opinion.

L’historien ne peut pas étayer ses affirmations par des preuves scientifiques ; l’objet même de l’histoire devient donc une pensée réflexive, ce qui rend inévitable la notion de subjectivité. A partir de cent ans ou deux-cents de faits historiques, rien de plus facile que de dresser des conclusions en fonction du sens que vous souhaitez faire prendre à la destinée humaine.

Napoléon Bonaparte affirmait:

L’histoire est une suite de mensonges sur lesquels on est d’accord.

Bibliothèque

a/ L’influence du présent

Le présent influence notre connaissance du passé.

b/ L’orientation politique de l’historien

Chaque historien a ses goûts. On peut préférer une histoire politique, sociale, économique, militaire, constitutionnelle, artistique. L’auteur est également victime de considérations idéologiques, de réflexions et d’engagement politiques, de préjugés de groupe, de sentiments nationaux, de zèle patriotique et d’attitudes partisanes.

Des considérations idéologiques telles que théologiques, philosophiques, matérialistes, ou tout autre parti pris intellectuel, pourraient déformer sa vision. Il n’est même pas libre de son propre point de vue.

c/ Les sources ne sont pas fiables

Aujourd’hui encore, on a du mal à trouver des sources d’informations fiables. Vous rappelez-vous de la guerre en Irak et des fausses accusations faites par les Etats-Unis et l’Angleterre pour justifier la guerre ? Des innocents ont été tués à cette époque. Dans deux-cents ans, que restera-t-il de cette guerre ?

  • que l’Irak avait réellement des intentions meurtrières et avait quasiment mis au point la bombe atomique ?
  • ou que l’Occident avait fabriqué des fausses preuves pour se faire de l’argent là-bas par la vente d’armements et le pillage de richesses ?

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Vous pensez vraiment que la vérité aura une place de choix dans les manuels scolaires ? Rien n’est moins sûr !

Tous les faits ou événements ne sont pas bien conservés. Les documents sources ou les éléments de preuve peuvent avoir été détruits, mal compris, ou détournés même par les observateurs du moment.

d/ Le problème de la fierté nationale

Le matériel historique de l’empire médiéval contient beaucoup de matériels déformés. Mais aujourd’hui encore, la supériorité religieuse, les préjugés raciaux, l’idée d’appartenance à un groupe, la fierté nationale, l’inclination politique, l’inhibition sociale, l’inclination linguistique influencent les écrits historiques.

⇒ Et pourtant : De l’ importance de l’histoire

D’une manière générale, il nous est impossible de savoir quelque chose sur le monde en dehors de l’esprit humain. L’histoire n’est pas la seule matière à être déformée, même si elle est la plus facile à détourner.

L’historien doit consciemment faire tout son possible pour être objectif. Il doit s’efforcer de présenter les faits avec autant de précision et de fidélité possible.

Il doit épuiser toutes les sources disponibles sur le sujet et ne pas se contenter d’un nombre limité de documents. La critique s’adresse aussi aux lecteurs : ils doivent multiplier les sources pour ne pas s’arrêter à une seule vision des faits.

La critique des sources doit permettre d’obtenir une idée assez précise de l’orientation qu’elles font prendre aux évènements relatés. La comparaison, d’une manière générale, est un outil indispensable.

L’histoire n’est pas une branche de la littérature, c’est une science. Elle doit être libérée de la rhétorique. Un nationalisme excessif ou un ton hautement philosophique fausserait l’histoire. L’enquête historique est sans fin car à aucun moment nous ne pouvons atteindre la vérité absolue.

⇒ Conclusion: Réapprendre à apprendre l’histoire

L’histoire ne se résume pas à des noms de personnages ou de batailles. Le plus important dans l’histoire, c’est la direction qu’elle prend et le sens vers lequel elle se dirige. Le seul conseil que je vous donnerais, c’est de ne pas lire de livres se focalisant sur un seul fait, une seule date ou un seul personnage. Evitons aussi les lectures partisanes, même si cela devient de plus en plus difficile. Et par-dessous tout : cultivons-nous ! La culture du grand nombre, ou plutôt la connaissance et la conscience : voilà ce qui fait peur à ceux qui nous dominent au lieu de nous représenter.

Un des objectifs éducatifs de notre société démocratique est de former des élèves obéissants adhérant aux valeurs démocratiques. Les éducateurs considèrent que ces valeurs sont essentielles à la survie et à l’épanouissement de la démocratie: la plupart des manuels d’histoire que j’ai vus décrivent donc les événements historiques d’une manière qui favorise une vision particulière du monde.

Cette vision, qui conditionne les étudiants sur leur  compréhension du monde, met l’accent sur certains idéaux démocratiques comme les notions de performance et de profit économique.

Ce langage, malheureusement, ne soulève aucun autre problème moral important. Nos idéaux démocratiques devraient pourtant évoquer les notions de justice, d’égalité et de droits civils individuels… Le contenu des manuels scolaires historiques est surveillé et établi par le gouvernement, il faut en être conscient.

  • Le besoin de justice,
  • d’égalité,
  • les événements historiques qui dépeignent des injustices…

… l’étudiant doit apprendre à aller consulter ces autres sources en plus des manuels scolaires.

Il doit aussi apprendre des stratégies permettant d’identifier et de remettre en question les préjugés présents dans les manuels.

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4 réflexions au sujet de “Le manque d’objectivité dans l’étude de l’histoire”

  1. 🙂
    Je suis du même avis de ne pas mentir aux enfants et aux moins instruits sous prétexte que la vérité est masquée et réservée a une caste.
    Et si les enfants réussissent a aimer le théâtre, alors je me dis peut etre le meilleure moyen de leur parler de les théories alternatives sous la forme de mise en scène. Cela permettrait de rester a la fois dans le serieux vis a vis de l’histoire et dans débat en soulevant les questions qui fachent de maniere plus fine.

    Encore merci pour cet article qui fait réagir et qui remet les pendules a l »heure pour se poser des questions!

  2. Bonjour, merci du soutien. Pour répondre à votre question, je pense sincèrement qu’il n’y a pas d’âge. C’est comme pour mes filles : à quel âge fallait-il que leur dise pour le Père-Noël ? A quel âge fallait-il que je leur dise pour la façon de faire les bébés ? J’ai tout simplement toujours répondu à leurs questions avec vérité. C’est tout. Sans mentir. Je ne vois pas pourquoi nos manuels d’histoire devraient mentir à un enfant de 8 ans. Bien sûr, il est impossible à cet âge de créer des polémiques ou de répondre de manière « alternative » comme vous le dîtes. Mais je pense qu’il y a moyen, sans rentrer forcément dans les détails, de rester le plus juste possible sans être partisan.

    Je suis tout à fait d’accord avec votre dernière remarque sur le danger d’embrigadement des esprits les moins cultivés. Michel Onfray citait un philosophe affirmant qu’à partir du moment où le peuple refuse d’être soumis, il se libère. Les gens, malheureusement, ne cherchent même plus à se libérer. Ils ne se cultivent plus et préfèrent se cacher sous une réalité virtuelle. Jusqu’au jour où ils regretteront.

  3. Excellent billet.

    Une problématique qui est néanmoins absente est : a quel niveau scolaire introduire les polémiques, controverses historiques et les lectures alternatives?

    Au Lycee? A la Fac pour ceux qui choisiront des études en sciences humaine? Ou introduire les questions alternatives a chaque chapitre d’histoire du primaire au lycée?

    Les états ne sont pas les seuls a être dérangé par les questions historiques, un public non averti peut aussi tomber entre les mains de complotistes et de terroristes qui ont eu aussi une lecture alternative de l’histoire.

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