Dérive du système numérique : quand l’informatique empiète sur notre intimité

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Écrit par Mallory Lebel

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— En mai 2010, dans le cadre de la commission « Droits de l’individu et révolution numérique », le président de la CNIL, Alex TÜRK, a dénoncé sur la chaîne parlementaire LCP une dérive du système numérique de stockage des données confidentielles.

De qui on parle ?

— Rapide présentation de l’intervenant : Alex Türk est docteur en droit, étiqueté « divers droite » en politique, et sénateur du département du Nord. Il est chargé de cours à la Faculté libre de droit de Lille.

— Enfin, comme chacun le sait, la CNIL, de laquelle il est président depuis 2004, est la Commission nationale de l’informatique et des libertés, une autorité administrative indépendante chargée de veiller à ce que l’informatique n’empiète pas sur les droits de l’homme et les libertés individuelles.

Pourquoi le système informatique empiète sur l’intimité de l’homme

1/ Le concept de nuage informatique est trop flou

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— Alex Türk met en garde contre le concept de « nuage » informatique. C’est un concept à la mode depuis que Google a annoncé la prochaine sortie de son propre O.S. « on the cloud » : un système d’exploitation sans installation de logiciel, qui sera disponible uniquement sur internet et offrira un ensemble de services online, un peu comme la version linux Jolicloud que j’ai déjà commentée ici. Pour résumer, tous les logiciels que vous utiliserez online, toutes les données que vous échangerez ne seront plus stockées sur votre ordinateur mais sur un serveur… Et c’est là que la bât blesse : Quel serveur ? Qui sera le propriétaire de ces données ?

— Selon le président de la CNIL, les données confidentielles (photos, identité, adresses IP, etc. ) des internautes sont confiées à des serveurs eux-mêmes confiées à d’autres serveurs et au final à des entreprises nébuleuses, à tel point qu’au bout de la chaîne il est impossible de savoir qui détient véritablement le recueil des données.

c Antoine Millet - Maquette originale de la salle informatique installée chez Calberson à Paris dans les années 60
© Antoine Millet – Maquette originale de la salle informatique installée chez Calberson à Paris dans les années 60

2/ Des nanotechnologies guetteraient

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— La technologie sera bientôt capable de mettre au point des « nanotechnologies » : des gadgets et autres engins si petits (mini-caméras, etc.) qu’ils seront capables de surveiller n’importe lequel d’entre nous sans que nous en soyons conscients. On imagine le mari jaloux désirant surveiller les faits et gestes de sa femme, le patron désireux de connaître les secrets de ses employés ou les découvertes de ses concurrents. Ces nanotechnologies risqueraient de changer le comportement de tous puisque nous serions tous suceptibles d’être espionnés.

3/ Réseaux sociaux et moteurs de recherche

— Alex Türk demande un droit à l’oubli sur les réseaux sociaux comme par exemple Facebook, Twitter, etc. ou les moteurs de recherche qui stockent nos données : il parle d’une philosophie de droit à se retirer de la société. Le problème étant que les entreprises américaines ayant le monopole de ces réseaux sociaux ne sont pas pressées de se plier aux exigences européennes, tant qu’elles peuvent se faire de l’argent en vendant nos profils de consommateurs.

Conclusion

— Au total, le danger est déjà présent et l’on voit difficilement comment opérer un retour en arrière. Lorsque vous avez mis un pied dans le système, autrement dit lorsque vous avez dévoilé votre identité sur les réseaux, il n’y a aucun moyen en l’état actuel des choses pour l’effacer totalement des serveurs. Seules l’éducation des plus jeunes et leur prise de conscience d’une nécessaire vigilance pourraient aider à la préservation future de leur intimité.

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6 réflexions au sujet de “Dérive du système numérique : quand l’informatique empiète sur notre intimité”

  1. On pourrait transposer ta pensée aux standards du web : les gens s’en foutent, à quoi bon leur expliquer l’intérêt d’utiliser un navigateur web viable par rapport aux normes ?

    L’État n’est pas le seul garant de l’éducation : il existe aussi l’entourage, des associations, des initiatives individuelles qui peuvent (et se doivent si possible) de participer à l’élévation des individus.

    Je prends un exemple absolument anodin : je suis absolument anti-réseau sociaux (et anti navigateurs web hors standards :D). Sur mon site web en développement, il va de soi que je peux :
    – soit par souci de toucher une audience large m’abaisser à coder pour tous les navigateurs et m’inscrire sur un réseau social (+ Twitter-like, tant qu’à faire) ;
    – soit ne pas le faire ;
    – soit ne pas le faire ET expliquer pourquoi, ce qui est mon intention.

    C’est une initiative individuelle qui sera peut-être lue par 4 personnes par an, mais je crois fortement en la force de la multiplication de ce type de petits riens. Et, dans la foulée, je suis opposé à toute forme d’attentisme vis-à-vis des pouvoirs en place, dont l’État, déficient sur beaucoup de points où le citoyen lambda peut, même ponctuellement, combler le vide.

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  2. 100% en accord avec Pandoon, sur le net il y aura toujours une trace de ce qu’on a fait même si elle n’est pas forcément visible.

    Pour ma part, je « veux bien » que des société privées gardent et vendent mes infos, mais tant que ça restent des sociétés privées. Tant que l’êtat n’y touche pas ça me dérange pas (plutôt moins)
    Malheureusement google, facebook and co sont soumis au patriot act américain donc je fais en sorte d’avoir le moins d’infos sur moi qui traînent.

    Par contre je ne suis pas trop de ton avis Meduz’, « nous » qui faisont attention qui nous a éduqué à faire attention ? l’état ? non je pense (pour la plupart d’entre nous ) que cette méfiance est venu toute seule et naturellement.
    Donc à mon gout si les gens s’en foutent plutôt que de les sensibiliser autant les laisser faire, et si ça leur plait tant mieux pour eux, « nous » savons nous protéger 😉

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  3. Dashboard est peut-être un premier pas vers droit à l’oubli, mais Google espère fond le contraire: http://www.developpez.com/actu/20781/Google-Nous-savons-ou-vous-etes-nous-savons-ce-que-vous-aimez-son-PDG-ne-change-pas-de-strategie-de-communication

    De plus, n’oubliez pas qu’on est dans l’informatique, ce n’est pas parce que Dashboard de Google ou un autre service vous dit qu’il a effacé toutes les données qu’il l’a vraiment fait! Certains diront que c’est une pensée parano…tout ce que je peux dire, c’est méfiance! J’en ai fait l’expérience sur Facebook: laissez les messages s’accumuler pendant plusieurs mois sur votre mur, puis effacez les tous! Revenez de temps en temps, et vous verrez des messages que vous aviez supprimé, réapparaitre! Ce n’est pas parce que vous ne voyez pas certaines choses qu’elles n’existent pas…(La Matrice existe! mdr)

    Quant à l’éducation des jeunes, ben s’ils sont jeunes ils s’en foutent justement de la vie privée! Enfin, c’est ce que je pense…

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  4. Le lien que tu donnes est très utile en effet, j’étais déjà tombé dessus mais je n’avais jamais pensé à lui en tant que « premier pas vers droit à l’oubli ». Je ne sais pas si c’est exactement ça mais c’est clair que ça permet au moins de savoir dans quels paniers on a mis nos oeufs.

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