Un guide sur la censure internet en France

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Écrit par Mallory Lebel

Se sentir libre de concilier "vie privée" et "vie numérique" sans intrusion.

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La France est un pays qui compte 67 millions d’habitants. C’est un pays relativement aisé, avec un revenu moyen de 2400 euros par mois. Mais le taux de pauvreté s’élève à environ 10 % de la population, plus élevé dans la ville de Paris où il atteint 14 %, et grimpe jusqu’à 40 % dans certains quartiers.

Ainsi, la France peut être considérée comme une nation extrêmement polarisée où les 20 % de personnes les mieux rémunérées gagnent cinq fois plus que les 20 % de personnes les moins bien rémunérées.

Cette disparité entre les membres les plus riches et les plus pauvres de la société, et le sentiment général que l’on n’en fait pas assez pour protéger les classes les plus pauvres, ont été la force motrice des manifestations des gilets jaunes qui ont marqué la France depuis novembre 2018. Ces manifestations se poursuivent.

Malgré les taux élevés de pauvreté dans les zones urbaines de la France, les taux de pénétration d’internet sont supérieurs de 1 % à la moyenne de l’UE, avec 86 % des personnes capables d’accéder à internet. Cela est principalement dû à la concurrence intense entre les FAI en France métropolitaine, qui a conduit à un accès à internet à haut débit à prix modéré.

Mais la France est un pays qui maintient des niveaux élevés de surveillance numérique et travaille en étroite collaboration avec des acteurs internationaux pour surveiller et localiser les citoyens à des fins de renseignement.

Aperçu politique de la France

La France est une démocratie représentative officiellement reconnue comme une république semi-présidentielle. Dans un tel système, le gouvernement est divisé en trois branches : l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Le pays dispose d’un parlement bicaméral composé de l’Assemblée nationale et du Sénat. Ceux-ci sont chargés du pouvoir législatif. Le pouvoir exécutif est détenu par le président de la République et le gouvernement.

Le gouvernement est dirigé par un Premier ministre et des ministres. Le Premier ministre est nommé par le président et devient responsable devant le parlement.

En 2017, Emmanuel Macron, du parti « En marche ! » est devenu président. Il s’agit d’un parti politique centriste et social-libéral qui a également remporté une majorité lors des élections législatives qui se sont tenues plus tard dans l’année. Macron a promis des réformes du système fiscal, de la protection sociale, de l’éducation et des politiques d’immigration.

Schéma interactif secteurs politique et économique.

Dans l’ensemble, la France est un pays qui applique des processus démocratiques solides

Les élections se déroulent de manière libre et ouverte, et les droits civils et politiques sont solidement protégés. Mais en raison de la multiplication des attentats terroristes, la France a connu une évolution dans laquelle les protections constitutionnelles ont été restreintes afin de donner plus de pouvoir aux forces de l’ordre.

L’état d’urgence, qui a duré de novembre 2015 à octobre 2017, n’a finalement été désamorcé qu’en raison de l’introduction d’un projet de loi antiterroriste qui a donné à la police la possibilité de continuer à jouir de pouvoirs accrus de surveillance imposés pendant l’état d’urgence.

Au cours de cette période de bouleversements, le sentiment antimusulman s’est accru au sein de la nation et les minorités ont déclaré se sentir exclues de la sphère politique française. Dans l’ensemble, les femmes, les minorités religieuses et les minorités telles que la communauté LGBTQ jouissent de la liberté de participer ouvertement à la société civile et à la politique.

Il est possible de former de nouveaux groupes d’opposition et les partis politiques émergents ou les ONG ont la possibilité de s’exprimer ouvertement et de se faire connaître.

La censure

Bien que la France dispose de médias ouverts et équitables, il est vrai que les journalistes peuvent être contraints de révéler leurs sources si cela est jugé d’intérêt public. Cette situation est problématique car elle peut décourager les gens de se manifester pour communiquer des informations sur des événements ou pour se plaindre d’abus de la part du gouvernement ou de la police.

Malgré ce léger inconvénient, il est admis que la presse en France a la liberté d’exprimer des opinions dissidentes et de rendre compte ouvertement… juqu’à ce que récemment, le Conseil d’Etat demande à appliquer à une chaîne de télévision française en particulier un contrôle de ses chroniqueurs et présentateurs (https://www.village-justice.com/articles/affaire-cnews-pluralisme-contre-liberte,48883.html).

Une exception à cette règle s’est produite au cours de la période précédant les élections présidentielles de 2017. À l’époque, d’importants documents volés par des pirates informatiques de la campagne de Macron ont fait l’objet d’une fuite sur internet.

Ces documents d’initiés, qui auraient été piratés par des agents du gouvernement russe, ont été immédiatement soumis à un black-out médiatique national, afin de limiter l’impact négatif que ces documents pourraient avoir sur l’élection.

Selon des initiés de la commission électorale, qui a décrété le black-out national, les informations contenues dans les fuites avaient été fabriquées et leur diffusion par les médias aurait pu fausser les élections.

TPB censuré en Australie

Sur internet, le niveau de censure est légèrement plus élevé

Depuis l’attentat contre Charlie Hebdo à Paris, les sites web qui contiennent des informations terroristes ou qui font l’apologie du terrorisme de quelque manière que ce soit sont soumis à un black-out.

En France, l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC) est chargé de créer une liste noire de sites que les FAI français doivent bloquer. Cette liste est examinée tous les quatre mois. L’OCLCTIC commence par demander au site web de retirer le contenu incriminé, et s’il ne le fait pas, le blocage du FAI est ordonné.

Des plaintes ont été déposées au sujet de la possibilité de bloquer des sites web sans contrôle judiciaire approprié. Mais il est généralement admis que le retrait de contenu est équitable et qu’il n’intervient qu’en cas de contenu de site web incitant à la haine, au racisme, à la négation de l’Holocauste, contenant de la pornographie enfantine, violant des droits d’auteur ou diffamatoire.

Si le ministre de l’Intérieur n’a jamais eu recours à ce pouvoir, les lois antiterroristes adoptées en 2017 permettent de bloquer les sites web des réseaux sociaux s’il s’avère qu’ils contiennent des contenus incitant à des actes de terrorisme ou en faisant l’apologie.

Les projets de loi proposés par le gouvernement Macron visent également à autoriser le blocage de sites web pendant les élections. Selon le gouvernement, ces blocages serviraient à s’assurer que la désinformation n’entache pas le processus électoral. La loi a finalement été rejetée par le Sénat.

Surveillance

Depuis 2014, la France a connu de nombreuses attaques terroristes. Ces incidents terrifiants ont été utilisés par la police pour justifier l’adoption de lois qui permettent d’étendre les capacités de surveillance au sein de la nation.

Un addendum à cette loi, ajouté en 2016, permet à la police d’espionner non seulement les personnes soupçonnées de terrorisme ou d’activités criminelles, mais aussi les personnes susceptibles d’être liées ou de faire partie de l’entourage d’une personne d’intérêt.

Une loi adoptée en novembre 2015 permet d’intercepter toutes les communications électroniques entrant et sortant de France pour des raisons de sécurité nationale. Une autre loi, adoptée en 2016, autorise les juges et d’autres services d’enquête à procéder à des surveillances, notamment en plaçant des lieux privés sur écoute et en utilisant des dispositifs d’écoute téléphonique.

censure internet

Un projet de loi antiterroriste adopté en 2017 a rendu permanents les pouvoirs de police temporaires qui avaient été appliqués pendant l’état d’urgence de la nation. Il prévoit la surveillance des communications sans fil, à l’exception du WiFi.

Un addendum au projet de loi sur les dépenses militaires adopté en 2018 permet aux agences de renseignement internes et externes de la France de partager des données. Cela est préoccupant étant donné que la France fait partie de la coopérative de surveillance 9 Eyes avec les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie, le Canada et l’Allemagne, entre autres.

Enfin, les autorités françaises sont autorisées à installer des logiciels malveillants tels que des logiciels d’enregistrement de frappe, des logiciels espions ou des chevaux de Troie sur un ordinateur suspect. Un mandat doit être obtenu au préalable. Mais cette loi, combinée à la possibilité d’espionner les personnes supposées faire partie de l’entourage d’un terroriste, ouvre la porte au piratage légal d’à peu près n’importe qui en France.

Piratage des droits d’auteur

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En France, le piratage des droits d’auteur est sanctionné par une législation protégeant toutes les formes de création originale et de propriété intellectuelle.

Les FAI bloquent un grand nombre de sites web, y compris tous les sites qui fournissent un accès direct ou indirect à des flux ou à des téléchargements de contenus piratés. Ainsi, les sites BitTorrent tels que The Pirate Bay et les sites de streaming illégaux sont bloqués.

En France, la loi qui permet aux FAI de couper l’accès aux personnes ayant accédé de manière répétée à des contenus piratés a été démantelée. Mais les FAI sont connus pour avoir collaboré avec les détenteurs de droits d’auteur afin de les aider à engager des poursuites judiciaires et à envoyer des lettres de facturation de prospection.

Si vous cherchez des méthodes fiables et peu coûteuses pour renforcer votre sécurité numérique en France, vous pouvez consulter notre rubrique VPN pour la France afin d’obtenir des détails sur les meilleurs services disponibles dans le pays.

Les traces que les Français laissent sur le net

Lorsque des ordinateurs communiquent entre eux sur internet, des adresses IP sont toujours échangées. Sans adresse IP, pas de World Wide Web. Mais les possibilités d’identifier des personnes sur la base de leur adresse IP sont souvent surestimées, car les adresses IP sont rarement liées de manière solide à des personnes.

La situation est la même dans le cas des cookies. L’utilisateur peut les désactiver et les cookies n’ont depuis longtemps plus d’importance pour les géants d’internet tels que Facebook et Google. C’est d’ailleurs ce qui ressort de l’annonce de Google qui ne souhaite plus collecter de cookies tiers dans son navigateur Chrome.

Les internautes peuvent désormais être identifiés de manière beaucoup plus précise grâce à ce que l’on appelle les processus d’empreintes digitales (fingerprinting) :

  • Les navigateurs collectent des informations pertinentes telles que le fuseau horaire
  • la disposition du clavier
  • les plug-ins installés
  • et les propriétés relatives à la création d’éléments graphiques.

empreinte fingerprint de votre navigateur

Ces empreintes digitales permettent d’identifier les utilisateurs avec une précision de plus de 99 %. Cette méthode est très populaire auprès des grandes sociétés internet. Associée à un identifiant, par exemple chez Amazon ou Google, une empreinte digitale est également directement liée à une véritable identité.

D’ailleurs, ces empreintes digitales ne sont pas seulement collectées directement sur les sites de ces géants de l’internet, mais aussi sur des sites tiers. Par exemple, si vous visitez un site web et qu’il contient des éléments tels que des images ou du JavaScript provenant d’un serveur tiers, vous êtes tout aussi visible pour ce serveur que pour le site initial.

Une solution rapide : VPN

Lorsqu’un régime censure internet en période de crise, de nombreux utilisateurs, dans leur impuissance, ont recours aux solutions les plus simples. Il s’agit souvent des réseaux privés virtuels (VPN).

Les VPN ont été développés pour permettre aux entreprises situées dans des endroits différents de connecter leurs réseaux internes (intranets) via des canaux chiffrés sur internet. Mais les VPN peuvent également être utilisés pour connecter un ordinateur privé au sein d’un réseau non libre contrôlé par un gouvernement à un serveur sur l’internet libre, en utilisant exactement le même principe.

Les VPN sont désormais accessibles à tous

Les applications VPN sont nombreuses et les promesses des fournisseurs sont grandes. Si vous installez leur logiciel sur votre portable, vous pourrez aller sur internet de manière particulièrement sécurisée.

Ce qui est clair, c’est que si le VPN fonctionne, vous pouvez utiliser des services de streaming provenant d’autres pays, contourner la censure gouvernementale et accéder à des sites web bloqués.

Comment fonctionnent les VPN ?

Un VPN établit un tunnel chiffré entre votre smartphone ou votre ordinateur et un serveur VPN distant. À partir de ce point d’extrémité, vous accédez à l’internet public.

Lorsque vous naviguez sur le web, les opérateurs des sites web que vous visitez ont l’impression que votre ordinateur est le serveur VPN. Si, par exemple, vous utilisez un ordinateur ou un smartphone en Allemagne mais que votre serveur VPN est situé au Japon, les opérateurs des sites web que vous visitez penseront que vous êtes au Japon. Ce jeu de cache-cache repose sur le fait que vous n’apparaissez pas avec votre propre adresse IP, mais avec celle du serveur VPN.

LeVpn : Choisir une destination

Peut-on être détecté lorsqu’on utilise un VPN ?

En principe, les régimes qui maîtrisent le trafic internet sont en mesure de détecter l’utilisation d’un VPN. Mais ils ne peuvent pas savoir ce qu’une personne fait avec, c’est-à-dire quelles données circulent dans les deux sens dans le tunnel VPN.

C’est pour cette raison que certaines dictatures ont interdit l’utilisation des VPN. Ces régimes bloquent alors l’accès aux serveurs VPN à l’étranger ou, dans de rares cas, persécutent même les utilisateurs individuellement. Mais les gouvernements ne peuvent généralement pas prendre des mesures générales contre tous les VPN, car de nombreuses entreprises étrangères utilisent également les VPN pour leurs communications internes.

Ainsi, tant que les gouvernements ne répertorient pas les adresses IP des serveurs VPN étrangers dans leurs pare-feu, et donc ne les bloquent pas, il est possible de les utiliser pour contourner la censure.

Le VPN que nous utilisons et son site officiel

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