Critique de Max et les Maximonstres : un film sur la petite enfance

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Écrit par Mallory Lebel

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Le film « Max et les Maximonstres » a marqué sa génération grâce à :

  • son approche visuellement unique
  • émotionnellement profonde

Le film a su capturer l’essence de l’enfance avec une authenticité rare. Adapté d’un livre culte, le film de Spike Jonze a exploré des thèmes universels comme :

  • la solitude
  • la colère
  • le besoin d’appartenance

…Tout en offrant une esthétique onirique et sauvage. Cette combinaison de narration émotionnelle a impacté les jeunes spectateurs mais aussi les adultes.

Max et les Maximonstres

Film de Spike Jonze adapté du livre américain de Maurice Sendak (1963), un des livres pour enfants les plus célèbres, non pour son côté « conte de fées » mais au contraire pour sa puissance d’évocation de la noirceur et de la difficulté éprouvées par les enfants.

En gros, le film raconte l’histoire d’un garçon qui a des problèmes de colère et qui aime maîtriser son environnement. Quand il ne le maîtrise pas, il explose.

Beaucoup d’enfants peuvent s’identifier à ce comportement et c’est justement ce qui fait que ce film vous fait ressentir les sentiments du personnage principal et vous plonge dans ces moments nostalgiques de votre enfance et c’est ce qui le rend magique. Les monstres sont le reflet de ses sentiments car ils sont créés par son imagination, certaines personnes peuvent trouver cela stupide mais les événements sur le film se déroulent sur une île qui est en réalité sa chambre, il dort ou fait des scénarios imaginaires, c’est un processus de maturation et de réflexion comme une métaphore.

Je reconnais que le film est un peu sombre mais on apprend comme un fou avec lui.

Sortie au cinéma

16 décembre 2009

Bref résumé

Max est en enfant seul ou se sentant seul. Pourquoi ? A cause de la vie, bien sûr. Il y a un côté méchant en lui, comme dans tous les petits d’hommes de son âge. Puni par sa maman, il se réfugie dans un monde peuplé de monstres vraiment hideux et repoussant, faisant peur. Il tente de les apprivoiser, et l’on comprend alors qu’il tente de cette façon d’apprivoiser ses angoisses.

Max aperçoit un petit bateau, y monte, se retrouve en mer et échoue sur une île où vivent des monstres plutôt dépressifs. Ils menacent de le manger, mais Max sauve la vie de l’un d’entre eux en bluffant qu’il est un roi. Au bout d’un moment, les monstres découvrent que Max n’est rien d’autre qu’un petit garçon courageux. Les scènes sont si effrayantes que Kijkwijzer recommande l’âge de neuf ans pour le livre d’images filmé destiné aux enfants d’âge préscolaire.

Max et les Maximonstres est d’une beauté époustouflante. Les paysages près de Melbourne sont dignes d’un conte de fées. Les monstres de trois mètres de haut sont encore plus impressionnants. Le fait qu’ils soient joués par des joueurs de basket-ball renforce l’impression de voir des monstres « réels » dotés d’émotions humaines.

À mi-parcours du scénario, le film s’étiole un peu en raison de l’importance accordée aux querelles entre les monstres. Cela détourne l’attention de Max et conduit le spectateur à ressentir plus d’émotion avec les monstres qu’avec lui. Cela illustre la difficulté des réalisateurs à transformer le livre d’images en film.

Mon avis

Je partais avec un a-priori positif car :

  • 1/ ayant vu quelques extraits, j’avais beaucoup apprécié l’esthétique des images (les monstres remarquablement bien faits)
  • 2/ le monde des enfants m’a toujours fasciné, et en particulier son innoncence – un film traitant tout simplement de la petite enfance sans sombrer dans la bêtise ou les préjugés abêtissants ne court pas les rues.

Mais même malgré mon a-priori positif susceptible de fausser mon objectivité, j’ai trouvé ce film excellent. Quelques adjectifs pour le décrire : rare, surprenant, original, peu commun, choquant, recherché.

Et pourtant il ne s’y passe pas grand chose : un petit enfant combat la noirceur qui peuple son inconscient, et il se rend compte alors qu’il se comprend lui-même de mieux en mieux : en deux mots comme en cent qu’il grandit.

Les monstres font vraiment peur puisque, lorsqu’on est petit, on est vraiment effrayé, paralysé par ces êtres que l’on s’invente. Les monstres sont également l’expression de nos angoisses ; dans le film, ils représentent tour à tour les proches de Max (famille, connaissances), mais aussi ses émotions. En se trouvant face à face avec elles, il les comprend et parvient à les maîtriser.

Quelques scènes sont vraiment violentes et choquantes pour les petits comme pour les grands, mais après tout nos pensées, quand nous avions cet âge, ne l’étaient pas moins. Rien de rebutant pour nos enfants : au contraire, ma fille semble adorer ce film qui peut lui permettre de mieux appréhender ses propres démons.

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Comme dans la vie d’un enfant, il n’y a pas de différence entre le fantasme et la réalité

Le rêve, le cauchemar et la conscience éveillée. De quoi nourrir les psychologues.

Il n’y a pas que la meute de loups. Il y a aussi le cri primal que Max pousse lorsqu’il est monté sur la table de la cuisine.

Max peut naviguer jusqu’au pays des monstres Maxi dans un petit bateau qui se trouvait sur sa table de chevet. Monster Carol construit une maquette d’un monde de monstres idéal dans une grotte. C’est ce qui rend le style visuel du film, avec de nombreux plans à la main désorientants et des plans du point de vue de Max.

Ce n’est que progressivement que nous parvenons à une vue d’ensemble de ce que nous voyons réellement, et que nous vivons en tant que spectateurs plutôt qu’en tant qu’habitants. Ce faisant, Jonze a évité de copier les compositions et les cadres de Sendak ; le film est à la fois un hommage et une traduction, les monstres (fabriqués par Jim Hensons le papa du Muppet Show) étant des reproductions et des miroirs terrifiants et câlins des émotions qu’ils représentent.

L’enfance n’est pas une terre idyllique de lait et de miel

Être jeune est déroutant, honteux, gênant. Mais aussi riche, anarchique, infini.

Max et les maximonstres prend cela au sérieux d’une manière à la fois douloureuse et triste, réconfortante et dévergondée. Si Max découvre une chose tout au long du film, c’est ce que c’est que de ressentir.

  • La douleur
  • le plaisir
  • quelque chose pour les sentiments des autres.

Mais il ne doit pas s’arrêter de cogner et de frapper.

« Que le tumulte sauvage commence ! »

Verdict

Il s’agit d’un film dit « tranche de vie » : pas d’action qui vous fera vous accrocher à votre fauteuil, bien au contraire vous pourrez ressentir une certaine lassitude ou de l’ennui parfois. C’est justement ce qui fait la force de l’oeuvre.

La réalité n’est pas autre. Les enfants ne pensent pas comme les adultes. Pour eux, ce qui se passe à l’écran est totalement déstabilisant. Même si le synopsis du film ne vous enthousiasme pas de prime abord, ce qu’il révèle au plus profond de vous est totalement ébouriffant.

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4 réflexions au sujet de “Critique de Max et les Maximonstres : un film sur la petite enfance”

  1. Bonjour mlle-cassis, veux-tu te faire une opinion avant de voir le film ? Si c’est le cas et que tu veux mon avis, … en fait tu poses la bonne question car c’est justement le fond du problème.

    THESE –> Je pense sincèrement que les enfants adorent ce film, et parallèlement à ça de nombreux adultes que je connais n’ont pas du tout aimé le film (selon eux « il ne s’y passe rien » 🙂 ). Ce film serait donc destiné aux enfants.

    ANTITHESE –> A mon avis, s’ils n’ont pas aimé le film, c’est justement parce que tout ce qui s’y passe est vu à travers la lentille déformante de l’enfance. Certaines choses que l’on voit, par exemple les monstres ayant certaines expressions emrpuntées aux proches de Max, ou certaines réactions des monstres qui sont en fait les conséquences de certaines angoisses ressenties par Max, sont incompréhensibles par les enfants, elles ne sont donc compréhensibles que par des adultes. Ce film serait donc destiné aux adultes.

    –> Mais malgré cela, et c’est là où je veux en venir, ces côtés du film dont je parle ne sont pas pour autant compréhensibles par TOUS les adultes. Certains adultes sont plus réceptifs que d’autres aux enfants, ou sont plus empathiques. Certains adultes vont parvenir à ne pas voir les choses (les monstres, les expressions) au premier degré, et vont parvenir au contraire à extrapoler et à réfléchir dessus / d’autres adultes n’y arrivent pas.

    SYNTHESE –> Pour conclure, si vraiment, mlle-cassis, tu veux une conclusion, ce film est avant tout destiné aux enfants et sait, mieux qu’un dessin animé par exemple, parler à cette classe d’âge car il s’adresse aux enfants comme un camarade de classe s’adresserait à un autre camarade. Mais il donne aussi l’occasion, aux adultes s’intéressant de près aux problèmes rencontrés par les enfants et à leur psychologie, de trouver dans cette oeuvre un profond thème de réflexion.

  2. Oui non mais j’aimerais quand même bien savoir un jour… c’est un film pour gosses, oui ou non???? parce qu’un film qui a l’air pour enfants mais tout le monde te dit que non sauf que la moitié de la salle a quand même moins de 10 ans, j’ai un peu de la peine à me faire une opinion…

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