Liberté
Vous vous dîtes peut-être que réfléchir à des concepts qui n’existent pas ne font pas avancer les choses, ou pire, que philosopher sur ce qu’aurait pu être votre vie n’est qu’une perte de temps ? Je ne pense pas de cette façon.
Par exemple, en ce moment, je réalise que la liberté est la chose à laquelle je tiens le plus depuis toujours. Qu’on ne m’enlève pas ma liberté d’agir, de penser, de voir les choses. Qu’on ne m’empêche pas, qu’on ne me contraigne pas. Je me trompe ? J’aurai alors la satisfaction de me tromper tout en ayant été libre de mon choix.
Je n’ai pas toujours su que la liberté était ce à quoi je tenais le plus. A vrai dire, je n’avais pas réellement réfléchi à ce genre de choses auparavant. Ce n’est que récemment que cette vérité s’est tout à coup révélée à moi sous un jour éclairant. J’aime ça. J’aime me sentir libre, par-dessus-tout, sans contrainte et sans personne pour me juger. Rien ne m’afflige autant que de me sentir emprisonné , espionné, ralenti. Le mouvement, voilà ce qui, dans mon idée, se rapproche le plus de la notion de liberté. Un être soumis, un être contraint, est un individu qui stagne. Comment avancer si vous ne pouvez que suivre les pas déjà tracés par les autres ? Un esclave bâtit la construction de son maître : il ne construira jamais sa propre maison.
Justice
Et bizarrement, alors que cette idée s’imposait clairement à moi, je viens de lire un texte affirmant que la chose la plus importante au monde était la justice.
La justice : c’est-à-dire un monde dans lequel le plus fort n’écrase pas le plus faible et ne lui prend pas tous ses biens. Un monde dans lequel le mal sera réprimé, et dans lequel celui qui a moins de chance à la naissance pourra quand même évoluer dans de bonnes conditions.
La question m’est donc venue à l’esprit : vaut-il mieux un monde libre ou un monde juste ? Vaut-il mieux une société dans laquelle vous ne craindrez jamais la dictature ni l’autoritarisme, libre de vos mouvements et de vos choix, quitte à ce qu’elle soit injuste par exemple en raison des inégalités de richesse, ou une société dans laquelle les injustices n’existent pas, quitte à ce que tous les citoyens vivent sous le joug d’une dictature ?
Posée comme ça, c’est vrai que la balance penche du côté de la liberté. Je ne suis peut-être pas assez objectif car en effet mon instinct me pousse à préférer la première solution… Quelqu’un arrivera peut-être à poser la question différemment dans les commentaires suivant l’article.
Mais le but de cet article était avant tout de faire réfléchir sur l’interrogation suivante : laquelle de ces deux notions, la liberté et la justice, est la plus chère au coeur des hommes ? Pas si facile d’y répondre en fait.
Mon expérience à l’armée
Je ne suis peut-être pas objectif, mais après avoir passé près de 17 ans dans l’armée, ma quête de liberté est bien plus importante pour moi que le contenu de mon assiette. Cela tient peut-être aussi au fait que beaucoup de mes repas ont été pris dans une caserne.
Cela dit, la liberté a toujours été pour moi l’une de ces choses dont on ne réalise la valeur qu’une fois qu’on l’a perdue. Assis dans mon lit au carré dans une chambre de 4 à l’armée, je repensais à l’époque où j’étais libre d’aller où je voulais et de faire tout ce que je voulais. Le monde m’appartenait, mais au lieu de plonger à la recherche de perles, j’ai passé mon temps à patauger dans l’eau jusqu’au jour où je me suis retrouvé en caserne. Avoir pris ma liberté pour acquise a été l’une des leçons les plus difficiles que j’ai jamais eu à apprendre, et je ne l’oublierai jamais.
A l’armée, les gars parlent toujours de ce qu’ils mangeront en premier quand ils sortiront. Pour certains ce sera un hamburger, pour d’autres un bol de soupe de palourdes sur la côte en face de la mer. Je dois avouer qu’après avoir mangé la nourriture de l’armée pendant toutes ces années, ces deux plats me mettent l’eau à la bouche. Mais j’échangerais tous les mets 4 étoiles du monde contre le moment où je pourrai à nouveau marcher pieds nus sur le sable, le long de la plage. Pour moi, désolé, rien n’a plus de valeur que la liberté.
Le prix de la liberté
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Il y a une chose à considérer au sujet de la liberté : son prix. Tocqueville a fait remarquer :
« Certains abandonnent la liberté parce qu’ils la trouvent dangereuse, d’autres parce qu’ils la trouvent impossible. »
Mais il existe une troisième raison. Certains abandonnent la liberté parce qu’ils la trouvent trop coûteuse. La liberté n’est pas gratuite.
« La liberté est la forme la plus exigeante de gouvernement civil ; c’est en fait l’état le plus exigeant pour l’homme. En effet, la liberté exige – et dépend – de l’autodiscipline tant de la part des gouvernés que des gouvernants. Le fondement de la liberté est l’autogouvernement, et le fondement de l’autogouvernement est la maîtrise de soi », explique l’auteur Rus Walton dans One Nation Under God (livre malheureusement introuvable à l’heure actuelle).
Mais la liberté exige davantage. Elle exige une défense forte et vigilante.
« Plus la menace du mal est grande, plus la défense doit être forte. Ce qui est juste ne survit pas sans défense ; cela aussi doit avoir ses défenseurs… »
La liberté vaut-elle la peine ? Selon Frédéric Bastiat, il suffit de regarder le monde entier pour en décider. Autrement dit, quels sont les pays qui comptent les populations les plus pacifiques, les plus morales et les plus heureuses ?
- « Ces peuples se trouvent dans les pays où la loi interfère le moins dans les affaires privées,
- où le gouvernement se fait le moins sentir,
- où l’individu a le plus de liberté et où la libre opinion a la plus grande influence,
- où les pouvoirs administratifs sont les moins nombreux et les plus simples,
- où les impôts sont les plus légers et les plus équitables,
- où le mécontentement populaire est le moins vif et le moins justifiable,
- où les individus et les groupes assument le plus activement leurs responsabilités
- où la morale des êtres humains s’améliore constamment,
- où le commerce, les assemblées et les associations sont les moins restreints,
- où l’humanité suit le plus fidèlement ses instincts naturels… .
- où le commerce, les assemblées et les associations sont les moins restreints
- où l’humanité suit le plus fidèlement ses inclinations naturelles
Bref, les peuples les plus heureux, les plus moraux et les plus pacifiques sont ceux qui suivent le plus étroitement ce principe : bien que l’humanité ne soit pas parfaite, tout espoir repose sur les actions libres et volontaires des personnes dans les limites du droit ; la loi ou la force ne doivent être utilisées que pour l’administration de la justice universelle. »
Ce que cela signifie pour nous aujourd’hui, c’est que notre société, si remplie de réglementations et de lois gouvernementales, nous a privé d’une grande partie de nos libertés.
- Par exemple, nous ne pouvons pas entrer dans certaines entreprises sans licence, sans être taxés et réglementés.
- Nous sommes présumés coupables de malhonnêteté jusqu’à preuve du contraire (ce qui est impossible).
- Notre réputation est constamment attaquée et, dans la plupart des cas, ne vaut rien.
- L’honnêteté et l’intégrité, qui étaient autrefois le pilier de notre société, ont été remplacées par les réglementations et les promesses du gouvernement (souvent corrompu).
- Sous ce système injuste, nous perdons tous nos libertés, notre richesse et notre bonheur.
Quelle meilleure façon de résumer l’esprit de liberté et de justice que de citer Tocqueville, qui a dit :
« J’aurais aimé la liberté, je crois, à toutes les époques, mais à l’époque où nous vivons, je suis prêt à l’adorer. »
→ Cliquez pour lire :
La liberté d’expression existe-t-elle sur les réseaux sociaux ? |
Pourquoi la liberté d’expression est-elle importante ? |
La justice peut aller à l’encontre de la liberté
Vous et moi convenons que je vous paierai 25 euros pour laver ma voiture. Je vous donne l’argent, mais vous n’êtes pas en mesure d’effectuer le travail. La justice exigerait que vous me rendiez les 25 euros. Si, entre-temps, vous aviez dépensé cet argent, la justice exigerait que vous me le remboursiez à partir d’autres sources, y compris, éventuellement, en travaillant quelques heures pour gagner cette somme. Tant que je n’ai pas été dédommagé, votre liberté est restreinte, en particulier la liberté d’utiliser la richesse que vous gagnez à votre guise.
Bien sûr, le contrat était initialement quelque chose que vous et moi avions librement accepté. Nous avons la liberté de conclure des accords qui engagent notre comportement. La justice doit exiger que nous respections les obligations que nous avons volontairement contractées.
— Salut Ekho, le problème est que justement, si tu donnes à tous les hommes pris individuellement une TOTALE liberté, ils sont donc libres de prendre tes biens, ta voiture, ta femme, ou frapper tes enfants quand ils le désirent. C’est bien sûr un extrême, mais cela montre bien que dans la société actuelle la liberté totale de l’homme est bien loin d’être atteinte.
— Et encore je ne parle pas de la contrainte liée à l’obligation de travailler si tu veux vivre décemment dans un monde où tu n’as plus la liberté de ne vivre que de chasse et de cueillette.
— C’est dans ce sens que j’ai dû écrire que trop de justice pouvait nuire à la liberté de l’homme : pour un Etat, imposer la justice revient à faire appliquer des lois, autrement dit des interdictions de faire telle ou telle chose. Qu’est-ce qu’une interdiction sinon une atteinte à une liberté ? Par exemple l’interdiction de boire de l’alcool pour un mineur. Par exemple l’interdiction de faire du bruit après 22h00 le soir ? et caetera et caetera.
— La justice et la liberté ne sont-elles pas deux notions qui s’opposent ?
Pour ma part, il ne me semble pas qu’il y ait tant de différence entre ces deux notions.
Un monde est un monde où chaque homme est libre. Inversement, si chaque homme est totalement libre, c’est un monde qui me semble juste.
@ Greg : à mon grand étonnement, un monde juste, pour toi, semble dirigé par une dictature !! Il me semble qu’une dictature est tout ce qu’il y a de plus injuste !
Je rejoins un peu mempamal dans ses idées, mais sa dernière citation (extrêmement connue) m’a toujours gênée. Car finalement, si quelqu’un s’octroie une « grande » liberté, cela veux dire que ses voisins en ont une « réduite » (et dans les faits, c’est un peu ça…).
voila CACO tu m’a compris dérniére citation :
la libérté des uns commence la ou finit celle des autres !^^
Je crois qu’au final, Caco, nos opinions se rejoignent fortement. Chapeau 🙂
Je rejoins mempamal, l’un a besoin de l’autre pour exister cependant je ne crois pas qu’un juste milieux puisse exister, l’un finira toujours par empiéter sur l’autre.
Pour votre dernière question dans le billet il me semble que c’est Tocqueville qui avait dit que l’homme dans la démocratie avait une passion pour l’égalité et faisait tout pour la garder mais le problème c’est que plus il y a d’égalité moins il y a de liberté et qu’au final on finissait par avoir un tyran.
Et puis on le voie quand même assez bien dans nos sociétés, les gens n’aime pas réfléchir et préfère toujours la facilité. Et comme tu le dis tout le monde se soumet bien à l’argent, la preuve des gens milite pour garder un emploi ou ils appuient sur le même bouton 8 heure par jours.
Personnellement ce qui me dérange dans la justice c’est qu’on part du postulat que l’homme est naturellement mauvais et qu’il n’est pas capable de réfléchir et d’être indépendant et cette vision de l’homme me dégoute car de ce fait on est plus vraiment considéré en tant qu’homme mais en tant que mouton.
Déja que tu ais précisé que tu souhaite parler de l’individu unique change la forme du débat.
il entre ici la notion de troupeau et de moutons…
« Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c’est la liberté qui opprime, c’est la loi qui affranchit. » — Henri Lacordaire
— Pour ma part je n’arrive pas à me résoudre à votre logique. Sacrifier un peu de sa liberté. Assumer des conséquences d’actes que je subis. S’enchaîner volontairement parce qu’une trop grande liberté risque de me nuire sur le long terme. Ne pas avoir confiance en mon propre destin. Non. Je ne m’y résous pas. Pour en revenir à l’exemple de l’environnement qui serait détruit par notre trop grande liberté, à mon sens c’est parce que l’homme est entravé par des chaînes qu’il détruit la nature de cette façon. Il est soumis au pouvoir de l’argent. S’il coupe des arbres c’est pour cultiver et se faire de l’argent. Regardez en Amazonie à quoi servent ces grands trous effectués dans la forêt. L’argent est à mon sens une des plus grandes contraintes que l’homme s’est fabriquée lui-même.
— Vous parlez de la liberté de l’espèce humaine en général. Je parle de la liberté de l’individu pris au cas par cas.
Tant qu’a être dans les citations 🙂
« Celui qui est prêt à sacrifier un peu de liberté pour obtenir un peu plus de sécurité ne mérite ni l’une, ni l’autre » Benjamin Franklin
Je laisserai un petit commentaire demain sur ce sujet que j’adore traiter 🙂
comme dirais coluche » ca fait plaisir d’étre compris par des gens qui comprennent des trucs qu’on peut pas comprendre !!! Faut le dire vitte pour que ce soit drole !^^’
Paroles d’Henri Lacordaire : « Entre le faible et le fort, c’est la liberté qui opprime et la loi qui libère ».
il est evident que nous somme libre par ce qu’il y’a des contraintes d’ou resortent des choix. c’est ce qui fait qui nous sommes et ce que nous sommes.
ces choix peuvent ou non etre assumés mais on forcement des consequences.
assumer ces consequences est une forme de libérté.
si l’on avait trop de libérté nous deviendrion obligatoirement autodestructeurs envers nous mémes. et le cas échéant c’est aussi ce qui risque de nous détruire, la libérté que l’on prend envers l’environnement.
je sais que cette montagne est difficile à franchir mais si je prend des risques pour la franchir et que j’y parvient alors je suis libre.
Mais bon c’est un débat sans fin. ^^
Merci de ton intervention, mempamal, c’est vrai que tu éclaires le débat d’un jour nouveau. Par contre la notion de « chaos » reste floue pour moi : qu’entend-on vraiment par là ? Comment peut-on devenir prisonnier de notre liberté ? En tout cas tes remarques sont intéressantes.
oui, c’est vrai, et c’est bien un paradoxe
d’où l’absence de liberté absolue
la question ne se pose pas comme cela, il n’y a pas de libérté sans justice et de justice sans libérté.
ce sont les limites qui pérméttent d’étre libre car sans limites la notion de libérté s’efface et nous deviendrion prisoniers de notre libérté.
de la nait le chaos.
il y’a une regle pour tout definie par son contraire.
le jour et la nuit, le bien et le mal, la mort et la vie, la libérté et la justice, (sous entendu droits et devoirs).
Eh oui… bien que ce ne soit pas forcément très réjouissant^^
En fait, il m’est assez difficile de répondre à cette question en particulier, puisque pour moi la liberté se réduit à peu de choses : ne pas être obligée de surveiller chacun de mes gestes, de faire attention à tout ce que je mange, de carburer aux médicaments… Du coup, c’est conciliable avec une idée « parfaite » de justice, mais c’est lié à un état particulier, donc ce n’est pas évident d’être complètement objective^^.
Je crois, Laurie, que malheureusement tu as raison 🙂
j’adore ce genre de débat, bien qu’il n’y ait aucune réponse juste, au final… d’un côté le bien être individuel, de l’autre le bien-être d’une société… les deux sont importants, nécessaires, mais ils doivent être mesurés pour cohabiter. pas de liberté entière. pas de justice parfaite…
— A l’origine cette opposition m’est venue comme ça, en me disant que la liberté était ce à quoi je tenais le plus, mais en lisant que d’autres personnes prenaient la justice comme le droit le plus fondamental.
— Mais après réflexion, ton commentaire amène en effet une seconde interrogation : la justice ET la liberté ne sont-elles pas, après tout, des notions qui s’opposent ?
— Je veux dire : un monde où tous les hommes sont complètement libres amène inéluctablement de l’injustice puisque forcément, à un moment donné, la liberté de l’autre va venir empiéter sur la mienne. Ses choix vont venir en contradiction des miens, inévitablement une guerre s’ensuivra au terme de laquelle il faudra bien trancher, privant l’un de sa liberté de choix.
— Inversement, un monde dans lequel règne une justice parfaite n’est-il pas un monde dans lequel une autorité ayant le pouvoir (par exemple la police, le juge, l’Etat) impose ses règles à l’ensemble de la population, privant les citoyens d’au moins une partie de leur liberté ?
Justice ET Liberté sont-ils possibles ensemble ? pourquoi choisir entre les deux ?