Comment repérer la manipulation des médias : 6 conseils
Les campagnes de manipulation des réseaux sociaux ont augmenté de 300 % entre 2017 et 2023 (source : CNRS le journal). Plus de 40 % des gens croient maintenant que les réseaux sociaux ont permis la polarisation et l’ingérence politique étrangère. Nous savons également que certains pays, comme la Russie, consacrent chaque année des milliards de dollars aux efforts de désinformation.
- Les gouvernements,
- les entreprises technologiques
- et les équipes de lutte contre la désinformation
…s’appuient sur des analystes du renseignement pour surveiller la manipulation des médias et son impact sur le web. Ce processus nécessite un ensemble unique de compétences d’évaluation et d’outils qui rendent la collecte et l’analyse des données simples et efficaces.
Qu’est-ce que la manipulation des médias et comment pouvez-vous la repérer plus efficacement en tant qu’analyste ?
La manipulation des médias : Quels sont les enjeux ?
Le Parlement européen décrit la désinformation comme des informations vérifiables, fausses ou trompeuses qui sont « créées, présentées et diffusées dans un but économique ou pour tromper intentionnellement le public, et qui peuvent lui porter préjudice » (voir ici leur blog). Ces préjudices portent atteinte à :
La santé et la sécurité publiques
Des recherches préliminaires suggèrent que la manipulation des médias influence l’intention des citoyens de se faire vacciner ou de suivre des traitements à risque. À grande échelle, cela a un impact significatif sur les taux de transmission et les systèmes de santé.
La sécurité publique
- En cooptant les réseaux sociaux,
- en modifiant l’opinion publique sur des questions mondiales telles que le changement climatique
- et en recrutant des personnes vulnérables pour le terrorisme.
Le Parlement européen considère la désinformation comme un problème de droits de l’homme qui viole la vie privée, les droits démocratiques et la liberté de pensée.
Processus politiques
- La manipulation des médias a le pouvoir de susciter la méfiance entre les populations et leurs gouvernements,
- de perturber les processus démocratiques
- et d’exacerber les tensions géopolitiques.
À la suite de l’élection présidentielle américaine de 2016, le ministère américain de la Justice a indiqué que l’Agence russe de recherche sur internet avait acheté plus de 3 500 publicités Facebook soutenant Trump et exploité un réseau de faux comptes se faisant passer pour des activistes américains.
Sécurité financière
La manipulation des médias a un coût financier, estimé à 78 milliards de dollars par an pour l’économie mondiale.
- Ce chiffre comprend le coût de la gestion de la réputation,
- les pertes boursières
- et la lutte contre la désinformation.
La lutte contre la manipulation des médias
Les grandes entreprises technologiques comme Facebook ont fait part de leur engagement à lutter contre la manipulation des médias sur leurs réseaux. Mais des documents divulgués plus tôt montrent que la recherche sur la manipulation des réseaux sociaux et les efforts de démantèlement sont à la traîne par rapport à la propagation.
La plupart des techniques de lutte contre la désinformation, comme celles utilisées par Facebook, reposent sur une combinaison d’analyses humaines et automatiques qui laissent des lacunes en matière de détection à grande échelle.
Comme s’il n’était pas déjà assez difficile de repérer les trolls, les campagnes de désinformation sont très bien organisées et font appel à des réseaux de robots, à des contrefaçons approfondies et à une intelligence artificielle sophistiquée pour accélérer la propagation et échapper à la détection.
Comment repérer la manipulation des médias : 6 conseils
Identifier les contenus trompeurs est essentiel pour contrer les conséquences négatives de la manipulation des médias. Voici quelques conseils pour affiner votre analyse :
1. Tenir compte de la source
Les plateformes internet ont des normes différentes, de sorte que les histoires qui semblent crédibles doivent tout de même être observées d’un œil critique.
Les analystes doivent évaluer l’auteur. Peut-on valider son identité, ses références et ses motivations ?
2. Faites preuve d’esprit critique à l’égard du contenu
Réfléchissez à la raison pour laquelle cet article a été partagé et lisez au-delà du titre. Si le contenu cite une source crédible, vérifiez si la citation est vraie. Vous pouvez également utiliser des outils de vérification des faits si vous avez des doutes sur un sujet particulier.
3. Examinez les commentaires
Des documents divulgués par Facebook montrent que les commentaires pourraient jouer un rôle plus important dans les tactiques de désinformation que les articles eux-mêmes.
4. Identifier l’origine
Le fait de savoir où et quand l’information a été capturée permet de déterminer si le média visuel correspond à la période ou au lieu décrit dans l’article.
Soyez sceptique à l’égard des médias qui ne citent pas la source originale d’un visuel.
5. Utiliser la recherche d’images inversées
Utilisez un moteur de recherche d’images inversées pour vérifier la provenance du support. Cela permet d’identifier si une photo ou une vidéo ancienne est faussement réutilisée.
6. Tenez compte de vos propres préjugés
Vos propres opinions et expériences influencent la façon dont vous percevez les médias internet. Réfléchissez à la manière dont vos préjugés peuvent interférer avec l’analyse du contenu.
Contrer les impacts négatifs de la manipulation des médias commence par l’identification et la compréhension de sa prolifération sur internet. La technologie ayant du mal à suivre les tactiques de manipulation, les analystes doivent développer des compétences d’évaluation critique et investir dans des outils qui permettent une détection plus complète.
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Comment les médias et les personnalités cherchent-ils à manipuler leur public ?
Ils le font en exploitant la vulnérabilité émotionnelle.
Les médias savent que 3 sentiments humains – la colère, la peur et la convoitise – incitent les lecteurs à revenir sur les pages Web, les téléspectateurs à revenir sur les émissions de télévision et les auditeurs à revenir sur les programmes radio.
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Imprimer des « nouvelles » qui n’en sont pas
Les médias impriment souvent des articles qui sont essentiellement des « opinions » , mais au lieu de les publier dans la section « opinions » , ils les placent sous l’onglet « actualités » .
De même, de nombreuses personnalités de la télévision et de la radio se présentent comme des reporters d’actualité alors qu’en réalité, elles ajoutent de lourdes couches d’opinion aux faits de base.
Utiliser la culpabilité par association
Les médias sont suffisamment puissants pour détruire publiquement la réputation d’une personne, même si celle-ci ne mérite pas une telle destruction.
Dans de tels cas, les médias démontrent qu’ils ne se soucient pas de savoir si une insinuation est vraie ou non ; ils souhaitent simplement faire une association négative pour atteindre leur objectif final qui est de « descendre » un homme ou une femme en particulier.
Des étiquettes inexactes
Les médias appliquent souvent des étiquettes trompeuses ou carrément fausses aux personnes qu’ils n’aiment pas. Ils peuvent utiliser une étiquette très effrayante telle que « fasciste » ou « communiste » pour désigner une personne qui ne correspond pas à cette description.
Ils peuvent aussi élargir déraisonnablement les paramètres d’une bonne étiquette telle que « évangélique » , de sorte qu’ils définissent comme « évangélique » toute personne qui a dit ou fait quelque chose de négatif et que l’on pourrait qualifier d’évangélique.
L’utilisation de la vraisemblance
Les médias savent qu’ils peuvent mélanger un peu de mensonge avec la vérité, par exemple en jouant fortement sur un stéréotype spécifique ou une hypothèse de base que leur public a déjà, ce qui rend le mensonge facile à accepter. Cette stratégie est similaire à celle d’un « nutritionniste » qui mélange une petite quantité de poison à un repas par ailleurs sain.
Les médias administrent souvent lentement des demi-vérités négatives et des insinuations calomnieuses en combinaison avec des réalités factuelles. Ils finissent par détruire leur cible sans laisser leurs empreintes sur la scène.
Faire un « sandwich d’animosité »
Lorsque les médias veulent occulter une bonne chose qu’une personne défavorisée a dite ou faite, et qu’ils se sentent contraints de rapporter cette bonne chose parce qu’elle a déjà fait l’objet d’une attention nationale, ils placent souvent cette chose positive entre deux éléments d’information négatifs. De cette façon, les médias parviennent à manipuler leur public tout en rapportant l’information positive.
L’empilage
Souvent, les médias réunissent un panel de journalistes, de politiciens ou d’intellectuels pour que la discussion paraisse équilibrée, mais en réalité, le panel est constitué de manière à ce que la conclusion préférée de l’organe de presse « l’emporte » .
En d’autres termes, l’organe de presse sait à l’avance qui « gagnera » le débat ; il le sait parce qu’il n’invite qu’une seule personne représentant le camp qu’il n’aime pas. Ce faisant, ils déchaînent les autres experts contre cette personne, tout en donnant l’impression d’être « équilibrés » .
Encore une fois, s’il s’agit de manipulation plutôt que de persuasion, c’est parce que les jeux sont faits à l’avance et que ce fait est caché aux téléspectateurs.
Répéter une demi-vérité ou un mensonge ad nauseum
L’une des astuces préférées des médias consiste à répéter une demi-vérité ou une insinuation calomnieuse jusqu’à ce que leur public crédule y croie. Ce faisant, ils peuvent susciter la colère et la peur de leur public, voire déclencher une hystérie collective.
Le ministre nazi de la propagande, Joseph Goebbels, illustre ce type de manipulation en déclarant : « Si vous répétez un mensonge assez souvent, il devient la vérité » .
La caricature
Souvent, les médias critiquent injustement un homme politique. Ils peuvent choisir délibérément l’image la moins flatteuse de cette personne. Ils peuvent aussi présenter ses citations hors contexte, faisant ainsi passer l’homme politique pour un idiot, un mauvais volontaire ou un apathique.
En revanche, ces médias sélectionnent délibérément les meilleures images et les citations les plus favorables de leur politicien préféré.
Blanchir ou noircir
En manipulant habilement leur public, les médias peuvent faire passer une personne raisonnablement bonne pour une mauvaise personne et une personne relativement mauvaise pour une bonne personne.