On parle ici de livres ou de cycles incontournables à lire absolument si vous aimez les mondes imaginaires.
Attention, cette liste est tout sauf composée de titres récents, mais la plupart de ces titres étant très connus, ils sont facilement trouvables (dans la liste, quelques liens pointent vers Amazon pour l’achat).
– SF –
Alfred Van Vogt : Le monde du non-A
- 1er volume sortie en 1945 – ne vous effrayez pas, le roman est toujours d’actualité
- Suites : Les joueurs du non-A et La fin des non-A
Space-Opera aventurier basé sur des concepts un peu fumeux de pseudo-sciences et de métaphysique. Pourtant, la sauce prend. Van Vogt nous fait voyager à des années-lumières avec une conviction rare et des idées à foison. Comment s’ennuyer en lisant ce classique ? Personnellement, j’aime sa fraîcheur.
Si vous achetez le cycle complet chez Omnibus, pour 22 euros vous avez les 3 tomes du cycle du non-A mais aussi les 2 tomes du cycle des marchands d’armes (publication originale en 1943 et 1951) : là encore totalement avant-gardiste, cette aventure mêle voyages dans le temps, dans l’espace, immortalité, totalitarisme, bref que du bon.
Cordwainer Smith : Les Seigneurs de l’Instrumentalité
Un chef-d’oeuvre que j’ai bien envie de relire, certainement dès que je trouverai le temps pour le faire.
Ecrit dans les années 50 et 60, il s’agit d’un cycle de romans et de nouvelles, enchaînés les uns aux autres, mettant en scène des seigneurs immortels, un sous-peuple composé d’animaux humanisés et de simples mortels (et de robots), durant des milliers d’années (14000 ans pour être précis).
On parle bien là d’une fresque gigantesque imaginant l’évolution folle de l’être humain dans l’avenir, d’aucuns la comparent à une sorte de récit biblique. Là encore, quelle inventivité ! On a du mal à retrouver des bases aussi solides aujourd’hui. Les intégrales SF MNEMOS ont réédité l’ensemble du cycle dans une édition prestige.
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Michael Moorcock : Les danseurs de la fin des temps
Rédigé à partir de 1972.
Un de mes chouchous 😀 Excellente série écrite par l’un de mes auteurs de SF préférés.
A la fin des temps, alors que les millénaires ne sont plus comptés, une poignée d’hommes immortels restent sur terre, dotés de pouvoirs hors du commun. Et devinez quoi ? Ils s’ennuient à mourir. L’arrivée accidentelle d’une anglaise du 19ème siècle vient bousculer la routine lassante qui s’est installée. Le cycle est composé de plusieurs romans, j’adore.
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Philip José Farmer : Le monde du fleuve
- Rédigé à partir de 1971
- Dernier tome paru en 1983
L’ensemble de l’humanité, depuis l’aube des temps, ressuscite totalement du jour au lendemain sur une planète gigantesque traversée par un fleuve mystérieux. Impossible d’y mourir.
Ces hommes n’ont plus un seul poil. Ils ont tous 25 ans. Des figures historiques se côtoient dans cette série à découvrir, et cherchent rapidement à s’organiser en bâtissant de nouvelles sociétés.
J’ai lu le premier tome qui m’a paru exceptionnel, les tomes suivants perdent de leur intérêt. Farmer est lui aussi un de mes auteurs préférés, et je pense sincèrement qu’après avoir lu Le monde du fleuve, vous ne l’oublierez jamais.
A noter : les imparables éditions Mnémos ont là encore édité l’ensemble du cycle en un volume !
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Philip K. Dick : Ubik
Ecrit en 1966, publié plus tard.
Attention auteur génial ! Philip K. Dick est un auteur majeur pour celui qui s’intéresse un tant soit peu à la science-fiction. Pour le présenter rapidement, cet écrivain fait partie de la catégorie des auteurs à la carrière “maudite”, réellement apprécié après sa mort.
Il aurait été drogué (aux amphétamines), skizophrène, mystique, ce qui est sûr c’est que c’est un génie à sa façon. Son style contemporain a conduit directement le genre SF à son âge d’or. Qui-plus-est, il est pour moi celui qui a le mieux défini la science-fiction : il n’a pas transformé la réalité, il ne l’a pas déformée non plus : il l’a créée. Il en a inventé une autre, tellement réelle, tellement forte qu’elle a pris le dessus sur ce en quoi nous croyons.
Bien que décédé en 1982, cet homme n’est toujours pas mort : il continue à vivre à travers les rééditions de son oeuvre et les films inspirés de ses livres (citons en vrac BLADE RUNNER, TOTAL RECALL, MINORITY REPORT, PAYCHECK, INCEPTION qui s’en inspire largement, etc.).
Petit résumé d’Ubik
Le monde dans lequel nous vivons est peuplé de télépathes (lisant les pensées d’autrui) et de précogs (connaissant l’avenir avec un temps d’avance). Joe Chip fait partie d’une agence de détectives privés dirigée par Glen Runcinter et spécialisée dans une lutte “anti-psy” , traquant ceux qui utilisent leur pouvoir psionique à mauvais escient. Le problème c’est que Glen Runcinter décède et qu’àprès sa mort, la seule façon de communiquer avec lui est de se rendre dans un moratorium, un établissement maintenant les défunts dans une semi-vie afin de pouvoir entrer en contact avec leurs pensées. C’est à ce moment-là que la réalité semble perdre les pédales, pour se recroqueviller sur elle-même à la manière d’une torsion du temps.
Pour la petite histoire, ce roman est le premier véritable livre de science-fiction que j’ai lu. J’avais 19 ans et venais d’acheter le livre par hasard dans une librairie des quais St Michel à Paris. Je l’ai lu sur les bancs du lycée Henri IV et du jardin du Luxembourg dans le quartier Latin. Il faisait beau, on devait être au mois de mai 1995. J’ai passé mon pied dans la porte de la SF, et ma jambe entière s’est alors faite happer.
- A noter : Un blog français d’actus sur l’auteur Philip K. Dick (n’est plus mis à jour aujourd’hui)
- L’index de ses romans (là encore le site n’est plus mis à jour mais reste intéressant)
- [Analyse] Philip K. Dick, l’écrivain de science-fiction comme prophète par Jérémy Zucchi
- Acheter Ubik sur Amazon dans sa traduction révisée
Alfred Bester : L’homme démoli
(1952)
Les policiers du futur sont dotés de pouvoirs télépathiques, dur dur pour les criminels et pourtant Ben Reich relève le défi. Un polar fascinant, dans le futur.
Isaac Asimov : La fin de l’éternité
Jai beaucoup aimé ce roman qui reste un classique sur le thème des retours dans le temps et des paradoxes temporels. Je ne suis pas un fan d’Asimov (trop de science et pas assez de passion à mon goût), mais j’ai un faible pour les histoires de voyage dans le temps…
Olaf Stapledon
Complètemente ébourrifant, Olaf Stapledon a réussi à faire ce que plus d’un écrivain rêverait de pouvoir écrire : l’histoire complète de l’humanité sur des milliards et des milliards d’années.
Son tryptique Les derniers et les premiers (1930) / Les Derniers Hommes à Londres (1932) / Créateur d’étoiles (1937) est quasiment introuvable en français ; j’ai réussi à me dégotter Last and first men et Star maker en version ogirinale aux éditions anglaises Millennium Sf Masterworks, mais j’avoue que j’ai du mal à les lire correctement.
EDIT : Les éditions Moutons Electriques viennent de rééditer Créateur d’étoiles – Miam !
– Fantasy –
G.R.R. Martin : Game of Thrones
1er tome paru en 1996 – toujours en cours.
Commençons par ce cycle que je suis en train de dévorer et que je trouve remarquablement bien écrit. C’est un pur régal, mais ne vous attendez pas à lire de la magie dans tous les sens. C’est plutôt une histoire de royaumes et de personnages, le tout dans un monde de fantasy.
Roger Zelazny : Les neuf princes d’Ambre
Ce cycle commencé dans les années 1970 s’est étalé sur 20 ans et un total de 9 romans.
La famille princière d’Ambre réside en réalité sur un monde originel, les autres, dont celui que nous connaissons, ne sont que des reflets dans lesquels les princes d’Ambre viennent séjourner de temps en temps.
JRR Tolkien : Bilbo le Hobbit
(1937)
Bilbo a fait l’effet d’un choc pour moi, émotion que je n’ai jamais retrouvée avec le Seigneur des anneaux.
Michael Moorcock : Les livres de Corum
(milieu des années 70)
Prince héritier d’une race éteinte, Corum a perdu un oeil et une main mais ces membres sont remplacés par des pouvoirs fort utiles.
Cycle méconnu mais définitivement, j’adore Moorcock et ce cyle est bourré d’inventions. Je recommande.
John Norman : Le cycle de Gor
(1966 – 2013) – 33 volumes aux Etats-Unis
Cette fantasy a pris un certain « coup de vieux » et reste critiquée en raison du nombre impressionnant de femmes qui n’ont pas vraiment le beau rôle – esclaves victimes d’humiliations sexuelles…
Il n’empêche que le cycle, abondant, a marqué plus d’une génération de lecteurs. On peut quand même reprocher à cette oeuvre une certaine facilité qui peut lasser.
Philip José Farmer : Le Faiseur d’Univers (« la saga des hommes-dieux »)
(1965 – 1993)
Encore Philip José Farmer. Cet auteur est selon moi un génie. Cette série, je ne l’ai malheureusement pas lue complètement. Il s’agit pourtant d’un cycle de fantasy qui s’est démarqué dans les années 70 par son originalité et sa richesse et qui reconnaîtra une heure de gloire, peut-être en film, j’en suis sûr.
Robert Howard : Le cycle de Conan
(Années 30)
Récemment réédité dans une excellente collection, ce cycle est génial. Mais pourquoi a-t-il fallu qu’Howard se suicide à l’âge de 30 ans ?
J’en avais écrit un article sur un blog qui a aujourd’hui disparu, dommage. Bien loin des préjugés qui courent sur Conan, les livres sont bien écrits. Je vous conseille l’édition complète intégrale de chez Bragelonne, une bible pour les fans.
Edgar Rice Burroughs : Le cycle de Mars
(écriture entre 1912 et 1941)
Un classique mettant en scène le guerrier John Carter. Un peu daté, ce cycle possède néanmoins des qualités simples mais efficaces qu’il est bon de retrouver aujourd’hui, à une époque où l’on cherche toujours la complication.
Orson Scott Card : Les Chroniques d’Alvin le Faiseur
(1987)
Mélange de fantasy et d’uchronie, le cycle présente le septième fils d’un septième fils, Alvin, doté de quelques pouvoirs subtils dans l’Amérique du temps des premiers pionniers. On frôle le roman historique. Ecriture très intéressante.
Piers Anthony : Les livres magiques de Xanth
(1977 – aujourd’hui)
Un de mes auteurs fétiches. Il s’agit d’une light-fantansy pleine d’humour et de calembours. Tout le monde possède un don magique, même les plantes. Ceux qui naissent sans pouvoir se font exclure de Xanth. La série connaît un immense succès aux Etats-Unis, Piers Anthony en est à 36 volumes et le cycle, commencé en 1977, est toujours en cours !
Weis & Hickman : le cycle des Portes de la Mort
(1990 – 1994)
Un peu hardue, cette série a pourtant d’énormes qualités comme par exemple l’originalité et la profondeur.
Les deux auteurs sont issus du monde du jeu de rôle et cela se sent. Si ce cycle ne vous fait pas peur, vous ne regretterez pas d’avoir mis le nez dedans ! Il s’agit pour moi d’une perle encore méconnue, que vous fera faire un plongeon vertigineux dans un nouveau monde.
En ce qui concerne l’édition, j’ai réussi avec difficulté à me procurer tous les tomes de l’édition Presses Pocket, je ne sais pas si le cycle a été réédité depuis…
– Bandes dessinées –
Buscema & Thomas : Les chroniques de Conan
On parle ici de la BD “Les Chroniques de Conan” dessinée par John Buscema et scénarisée par Roy Thomas (adaptation des romans de Robert E. Howard).
Cette bande dessinée a été publiée à partir du début de l’année 1975 dans le magazine américain The Savage Sword of Conan, et s’est étalée sur de nombreuses années. Elle est aujourd’hui entièrement rééditée par les éditions PANINI COMICS sous une forme reliée regroupant tous les numéros d’une même année (une dizaine d’épisodes à chaque fois). C’est une affaire. Le prix : 25 euros pour environ 300 pages légendaires.
La série commence en noir et blanc, elle n’est colorée que dans les années suivantes. Le dessin de John Buscema est tout simplement sublime : sombre, noir, profond, fin et violent. Le scénario est intéressant, j’ai même envie de dire “intelligent” ; les histoires tranchent avec celles des mauvais comics que l’on peut malheureusement trouver aujourd’hui. Fidèle à l’esprit des années 1970, le dessin montre des filles nues, parfois violées, certains bouts de seins dépassent de certains chemisiers… A n’en pas douter, on a bien là entre les mains une bande dessinée adulte.
Encore une fois je me répète : je ne parle que de la série dessinée par John Buscema, les suivantes ne m’intéressent pas. Surnommé “Big John”, il s’agit d’un des plus grands dessinateurs de l’histoire de la bande dessinée. Son influence est considérable. Il a commencé sa carrière en 1948 et a contribué à tous les genres. A partir de 1966 il retourne chez les éditions Marvel à qui il prête son coup de crayon prodigieux. Il décède en 2002, au grand dam de ceux qui apprécient le beau dessin…
Rahan
Je vais aller à contre-courant : la force de cette série est justement le fait qu’elle ne s’attache pas à la réalité et à la préhistoire. On dérape vite dans un monde imaginaire inspiré de l’histoire, et qui laisse libre-court à une imagination libre. Dessins magnifiques.
Editions Marvel
Comment passer à côté des X-Men ? Les Nouveaux Mutants ?
Editions Lug
Je voudrais faire découvrir aussi, à ceux qui ne le connaissent pas, le dessinateur et scénariste français Jean Y. MITTON dont j’ai adoré la série futuriste EPSILON (sa série Mikros a fait date aussi).
Ses planches étaient publiées aux éditions LUG (Mustang) puis dans certains Titans de Marvel (milieu des années 80) (Jean-Yves Mitton sur Wikipédia ici). Ses histoires sont bien écrites et ses dessins n’ont rien à envier à la grande époque des comics américains. Désolé si je ne parle pas de ses oeuvres plus récentes.
Ca change des listes habituelles qu’on trouve un peu partout – On sent le vécu.
Merci du compliment et n’hésite pas à revenir poster ta critique si tu en lis quelques-uns 🙂
Très intéressant je vais sûrement en acheter quelques uns, merci pour cette belle liste !