Le plus difficile dans l’écriture d’un roman : les dialogues

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Écrit par Mallory Lebel

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Les 3 difficultés dans l’écriture des dialogues

– Les dialogues représentent ce que j’ai le plus de mal à écrire. D’instinct, j’ai toujours pensé que je devais faire parler mes personnages comme moi, ou des personnes de mon entourage, le feraient : un dialogue réaliste et dépourvu d’emphase. Mais bon sang que c’est dur de s’y tenir quand, de part et d’autre de vos dialogues, vous avez employé une prose beaucoup plus libre et imagée…

– Une deuxième difficulté s’ajoute : lors des phases de dialogue, doit-on privilégier la rapidité des échanges verbaux (comme dans la réalité) ou la beauté de la phrase ?

– Enfin une troisième difficulté apparaît quand vous réalisez que tous vos personnages, logiquement, devraient avoir chacun une façon différente de parler, et qu’on devrait, en lisant leurs paroles, les reconnaître sans savoir lequel d’entre eux s’exprime. Or, dans la majorité des cas, tous les personnages du monde parlent de la même façon. Enfin, presque tous.

dialogues

Cas pratiques

– De nombreux écrivains ont le même défaut consistant à faire parler leurs personnages de la même façon. Tolstoï est une exception.

– Tolstoï détestait Shakespeare et le critiquait pour son langage pompeux et surabondant qu’il utilise de la même façon pour chacun de ses personnages. Chacun d’entre eux prend la parole sur des dizaines et des dizaines de lignes, s’envolant dans d’autres cieux en voulant faire vibrer la corde sentimentale du lecteur. Ce genre de réplique est tout simplement impossible dans la réalité. Voilà ce qu’en dit Tolstoï :

– “Le monologue d’Othello auprès de Desdémone endormie, qu’il désire aussi belle morte que vivante, qu’il aimera aussi bien morte que vivante, dont il ne veut, maintenant, que respirer les parfums, etc., etc., ce monologue est absolument impossible. L’homme qui se prépare au meurtre d’une créature aimée ne peut prononcer des phrases pareilles, et il peut encore moins, après le meurtre, dire que maintenant le soleil et la lune doivent s’obscurcir et la terre éclater.”

Faut-il absolument être crédible dans ses dialogues ?

– Par définition oui puisqu’un dialogue, logiquement, marque une parenthèse à l’intérieur du discours du narrateur pour faire intervenir ce qui se dit “réellement”.

– Il est clair que la prose est plus jolie, plus malléable, plus facile à rédiger. Mais si vous voulez être réaliste, vous devez faire parler vos héros comme les gens le feraient.

– Si vous voulez être réalistes : le mot est lâché. Est-on obligé d’être réaliste ? A mon avis, pour les phases de dialogues, oui l’écrivain doit s’efforcer de l’être tout simplement parce qu’un dialogue, après l’ouverture des guillemets, est ce qui sort de la bouche des personnages.

Difficulté d’écrire un dialogue

– L’écrivain est vite tenté, devant cette difficulté, de mettre de côté ce moyen d’expression et de privilégier la prose. Pourtant les dialogues permettent de marquer une respiration dans le récit, une bouffée d’air frais qui rappelle au lecteur que ce qu’il lit n’est pas impossible.

– Mais alors comment faut-il s’y prendre ? Faire parler un personnage dans le langage argotique s’il est d’origine populaire ? Tel autre intervenant pourra-t-il prononcer des grossièretés ? Et si mon héros n’est pas très causeur, puis-je montrer au grand jour qu’il ne termine jamais ses phrases ?

– Vous comprenez bien que la difficulté est énorme. Et pourtant, malgré ma difficulté, j’ai le sentiment que de bons ou de mauvais dialogues permettent de faire basculer un roman du côté des “bons” ou des “mauvais” écrits.

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Cet article est paru en 2010 sur un de mes anciens blogs.

Ci-joints quelques commentaires de lecteurs :

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Mustrum, le 25/10/2010 à 11:28 pm

Terry Pratchett, un auteur de fantasy que je lis beaucoup a recours a divers astuces pour que l’on identifie rapidement les différents protagonistes du récit par les dialogues.
Les tics de langage, les défauts de prononciation ou d’élocution, les expressions qui viennent ponctuer les phrases, l’accent du personnage, le vocabulaire employé, le ton employé, etc.
Au delà de ces procédés, il peut arriver qu’un personnage ne s’exprime qu’en majuscule ou italique afin d’associer une « voix » au style d’écriture utilisé.
Il est parfois difficile de transmettre la personnalité d’un personnage dans la manière dont il s’exprime, mais à mon sens c’est une étape qui mérite d’être soigneusement réfléchie car cela va effectivement contribuer à la crédibilité de l’ensemble du récit.

Suri 25/10/2010 à 11:29 pm

Moi ma difficulté première dans mes dialogues, c’est de le rendre réaliste. J’écris dans le genre héroic fantasy, et ayant fait pas mal de jeu de rôle, j’ai du mal à me souvenir que les personnages ne lisent pas les règles de leur monde dans un manuel. Comment informer le lecteur, lui faire découvrir un nouvel univers, sans avoir un dialogue qui sonne creux, avec un des interlocuteur qui pose comme par hasard les bonnes questions genre: Parles moi de la magie.

En plus je ne peux pas me permettre de les faire parler comme moi je parle, vu qu’ils viennent d’un monde plus ou moins médiéval, et que moi au quotidien, je parle plutôt mal, comme tout les jeunes de nos jours ^^
Je peux pas faire dire a un perso en armure de plaque: Putain cette meuf c’est une grosse fralée, mais elle chie la classe.
Bon ok j’exagère, mais c’est pour souligner le problème.

De même mon personnage, qui vient de notre monde, doit elle dire:
ne sois pas si dur avec toi même
ou
sois pas si dur avec toi même.

Bref grosse prise de tête sur chacun des dialogues qui se présente sans prévenir, pour garder un minimum de crédibilité.

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Laurie 25/10/2010 à 11:31 pm

Alors, ce que je vais te dire est mon avis, pas un absolu…^^

Tout d’abord, concernant la difficulté d’introduire un nouveau univers… Je pense que la plupart des écrivains de fantasy en général (moi je fais plutôt de la high-fantasy) sont confrontés à ce problème…
Quand j’ai commencé à écrire, je l’ai résolu de la façon suivante : j’avais écris un (interminable) prologue, dans lequel j’expliquais un certain nombre de choses. Je suis rapidement revenue en arrière, puisque un tel prologue semble difficile à rendre intéressant (bien que je l’ai écrit à la première personne), en plus il a le désavantage de donner trop d’informations trop vite…
Il faut les introduire de façon (plus ou moins ) subtile, sans que ça fasse encyclopédie. Le plus facile c’est de prendre un personnage « naïf » qui découvre ce monde en même temps que le lecteur.
C’est grosso modo ce principe que j’ai fini par adopter (plusieurs personnages « naïfs » à des degrés différents). Bien sûr, les informations ne doivent pas venir comme un cheveu sur la soupe, mais au besoin des situations…
Et ça dépend aussi du mode de narration que tu choisis.

La crédibilité des dialogues, maintenant… Relis toi sans cesse, demande-toi si tel personnage pourrait dire telle chose de telle façon etc… en fonction de son caractère, passé etc… Si tu ne sais pas trop, essaie de lire des romans, articles qui pourraient correspondre à l’époque ou à l’environnement de ton roman…

Juste une remarque : tous les jeunes ne parlent (écrivent) pas forcément « mal »^^ J’ai dix neuf ans et cela fait 5 ans que j’écris (oulà ! ça ne me rajeunis pas tout ça^^), et je n’ai pas connu ça… En plus je suis souvent casse-pieds concernant l’orthographe grammaire… (enfin ça ce sont mes amis qui le disent…)

palétuvier 26/10/2010 à 3:50 am

Bonjour à vous tous,

Je découvre votre univers avec plaisir. Univers qui n’est pas le mien, je n’écris pas de la Fantasy, mais nous nous rejoignons dans le fait que nous écrivons tous…
J’apporterais ma petite contribution sur les dialogues en vous édictant quelques règles tirés de mon blog :

Les personnages utilisent leur voix pour exprimer leurs sentiments

Votre dialogue doit donc refléter la richesse de l’échange sonore sinon il risque d’y avoir malentendus. Ce n’est pas pour rien que l’on utilise les célèbres émoticons pour remédier au manque de sentiments de l’écrit.

  • Ainsi, pour exprimer un personnage agressif nous allons utiliser des mots comme : tonner, crier, parler sèchement, lancer d’une voix furieuse, parler d’un ton agressif.
  • Pour détendre l’atmosphère, on va écrire des verbes comme : ironiser, dire d’une voix gouailleuse, conclure dans un éclat de rire.
  • Dans nos écrits, le séducteur va promettre avec douceur, proposer d’une voix suggestive, assurer avec passion, plaider sa cause.

Les dialogues révèlent le caractère des personnages et leurs relations

Même dans un dialogue serein, il n’est pas rare qu’un personnage dirige la conversation. Ainsi, dans une discussion, faites en sorte que ce soit toujours la même personne qui recentre les débats, tente de concilier les avis différents. Une autre va jouer les rigolos de service, une troisième va mettre les pieds dans le plat, etc.

Quand l’échange est moins neutre, servez-vous de verbes indiquant l’intention pour éclairer les relation entre les personnages :

  • Le dominant va asséner, accuser, s’énerver, ordonner, s’enorgueillir.
  • Le dominé va s’excuser, admettre, accepter, demander timidement…

Les indications scéniques

Un dialogue n’excluent pas une certaine mise en scène : les personnages sont debout ou assis, se lèvent, entrent, sortent, se touchent, se frappent. Leur langage corporel peut souligner ce qui passe dans le dialogue :

  • Celui qui veut convaincre ou menacer va se servir de son corps pour intimider son interlocuteur. Il va :
  • s’approcher de lui, rester debout pour regarder de haut celui qui est assis, jouer négligemment avec une arme, le fixer agressivement.
  • Sa victime va au contraire tenter de reculer, crisper ses mains sur les accoudoirs de son fauteuil, ne pas oser lever les yeux, renifler, tordre un mouchoir entre ses mains, avoir un tic.
  • L’anxieux ou le coléreux vont marcher de long en large, taper du poing sur la table, avoir des mouvements brusques, passer leur main dans leurs cheveux.

Les techniques

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•Utiliser les compléments circonstanciels de manière à indiquer l’intention de celui qui parle :
gentiment, prudemment, brutalement, sèchement,
avec gentillesse, avec compassion, avec intérêt, avec tristesse, avec inquiétude, sans ambages, sans se préoccuper du mouvement d’horreur que sa confession a provoqué, se méprenant sur le silence de son interlocuteur, pour rattraper sa bourde, ignorant les dénégations de son interlocuteur

•Donner de temps à autre le ton de la voix : d’une voix froide, d’une vois agacée, d’une voix tonnante, d’une voix posée ;

•Indiquer aussi le mouvement : en souriant, en se levant, en marchant de long en large, réprimant un mouvement d’humeur, en hochant la tête ;

•Vous pouvez aussi préciser l’intensité vocale et le débit : murmurer, crier, glapir, clamer, bégayer, les mots se bousculant dans sa bouche, choisissant ses mots avec soin, avec hésitation;

•Utiliser parfois des verbes qui indiquent le sentiment : s’étonner, s’inquiéter, se réjouir, exulter

•Utiliser des verbes qui indiquent le rapport de force :

Pour la domination : asséner, triompher, reprocher ;

En position de faiblesse : reconnaître, s’excuser, se soumettre, admettre ;

Je pourrais continuer longtemps ainsi mais le plus simple pour vous aider serait que vous vous rendiez sur mon blog en cliquant sur la catégories dialogues. Là, vous devriez trouver quelques réponses à vos questions.

Pour ma part, je reviendrais souvent par ici, car je trouve ce blog très riche en informations et je le mets donc dans mes préférés.

Merci à vous de me lire,

Palétuvier

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2 réflexions au sujet de “Le plus difficile dans l’écriture d’un roman : les dialogues”

  1. Pour moi le plus difficile dans l’écriture c’est que quand je me relis j’ai envie de changer toutes les phrases, de les formuler différemment … c’est sans fin. Mais à mon avis cela n’arrive qu’aux débutant, à mon avis toi tu écris la bonne phrase quasi du premier coup nan ?

    Répondre
    • Oui, je n’ai plus ce problème comme avant mais j’adopte une autre technique : j’écris rapidement un 1er jet où je me focalise uniquement sur la « musique » et le rythme de la phrase, je choisis les mots, etc., et je les couche sans faire gaffe à l’orthographe. Cela me permet de ne pas m’interrompre dans l’écriture de la phrase ou du paragraphe. Du coup, allant vite, je fais pas mal de fautes. Je ne corrige les fautes que lors de ma relecture. Cette astuce m’aide beaucoup.

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