Bien sûr je vieillis, et aujourd’hui ma passion pour la musique techno n’est peut-être plus si « dans l’air du temps » qu’il y a 20 ans.
20 ans, quelle gueule !
Pour la génération de jeunes actuelle, la house, c’est peut-être has-been. Je ne pense pas, mais possible.
Dans ces moments de nostalgie, souvent je découvre quelques pépites comme en ce moment Worakls Souvenir (N’to Remix) avec ce genre d’atmosphère :
⇒ Worakls – Souvenir (N’to Remix)
⇒ Monkey Safari
Dans ces moments-là, aussi, j’essaye de me rappeler d’où a bien pu me venir cette passion, moi l’amoureux des lettres, des chansons à texte et des mélodies. Quand je dis autour de moi que j’aime écrire en écoutant de la musique techno la nuit, quand le monde dort paisiblement, on me regarde avec de grands yeux écarquillés.
- La house minimaliste me berce.
- M’inspire.
- Me donne de la force.
- Me transporte.
Et c’est beaucoup. Peu de musiques procurent ces qualités à celui qui l’écoute. Et plus ça va plus j’ai besoin de cette musique. Elle me réconforte, me calme, ma rassure, me dit que je ne suis pas le seul et que nous sommes très nombreux à écouter ce genre de musique. La house, le minimal, c’est une communauté, c’est même une communauté avant tout.
D’où a bien pu me venir cette passion ? Elle vient du Traxx, c’est le but de mon article aujourd’hui.
Le Traxx est une boîte de nuit rouennaise qui a existé sur les quais de la rive droite entre 1993 et 2003. Avant-gardiste, cette boîte de nuit proposait de la musique house, deep, trance, et les afters du dimanche matin (à partir de 05h00) proposaient de l’ambient.
Le Traxx était unique en son genre et savait attirer même les parisiens qui ne connaissaient pas une telle ambiance dans la métropole. Esprit bon enfant, d’amusement, de mélange entre les sexes. Le Traxx avait une réputation de boîte homosexuelle mais dieu que c’était bon. La musique était excellente et les gens venaient ici pour danser dans un esprit communautaire, sans arrière-pensée. Le son, quant à lui, était complètement prenant.
Pour ceux qui se demandent à quoi ressemblait le Traxx, cette vidéo met des images là où ne restent aujourd’hui que des souvenirs :
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Mon amour de la musique électronique vient du Traxx.
J’ai été très déçu d’apprendre plus tard, quand j’ai quitté Rouen, que le Traxx avait disparu comme l’explique très bien cet article.
Quand je me rendais dans cette boîte, je croyais que le Traxx était une boîte de nuit comme les autres, ou plutôt que toutes lui ressemblaient. Je n’ai jamais été fan des boîtes de nuit en règle général, mais le Traxx m’apportait quelque chose d’unique que je ne retrouvais pas ailleurs. C’est le seul établisssement pour lequel j’ai vraiment été fidèle, m’y rendant très régulièrement, comme attiré par son ambiance.
Je viens de me rendre compte que cette ambiance n’était pas celle de toutes les boîtes et que j’avais bien raison de la trouver unique. Ma passion, du coup, prend du relief parce qu’elle n’est pas si ordinaire. Ce qui s’est passé au Traxx durant 10 ans n’a pas été anodin. C’était un melting-pot étrange et unique digne de fasciner quelqu’un et de forger un amour pour un certain type de musique. Normal qu’une majorité de personnes ne comprennent pas mon amour pour la techno puisqu’ils n’ont pas eu les mêmes expériences que moi en la matière. Ce qui nous forge nous rend vraiment unique.
Je viens de me rendre compte de cette unicité en lisant les souvenirs d’un ancien adepte du Traxx, que j’ai peut-être croisé là-bas sans le savoir et qui évoque les mêmes souvenirs que les miens :
C’est bien simple : je ne fréquente plus le milieu des boîtes de nuit, à Rouen ni ailleurs, et après le Traxx j’en ai très peu fréquenté, toujours déçu par l’absence de cette ambiance et ce son que je n’ai jamais trouvé ailleurs qu’en mix sur mon ordinateur. La question que je me pose aujourd’hui, c’est : ce genre de boîte existe-t-elle encore aujourd’hui ?
Remember TRAXX par xfbz76
Merci Adèle !
Exact. Malheureusement Rouen a beaucoup changé depuis une quinzaine d’années, et pas en bien : Le tramway ramène dans le centre-ville historique toute la racaille de la rive gauche avec des agressions et de la mendicité en pagaille. C’est moche tout ça. Les gens bien fuient la ville au profit des « belles » campagnes.
Merci à toi pour ton témoignage, il y a comme ça des lieux dans notre vie qui nous façonnent d’une manière ou d’une autre. Pour preuve, des dizaines d’années ont passé mais le souvenir est toujours là. La mentalité aussi, peut-être.
Mais mon dieu les souvenirs, les chaussures buffalo, le poppers aussi, la douche c’était juste magique. J’ai eu 18 ans en 2003 mais j’y allais avant d’être majeure disant à mes parents que je dormais chez des copines. Quelles soirées, ce respect, cette légèreté cette liberté. Je n’ai jamais retrouvé ça ailleurs, que ce soit en festival, en boite parisienne… Non le TRAXX était et restera le meilleur souvenir de kiff total, d’amour des autres, de bonheur et joie de vivre.
Merci pour cet article qui me replonge dans mes doux souvenirs
Je n’habite plus à Rouen mais j’ai adoré les ruelles typiques normandes et l’ambiance nocturne !
Encore un bel article sur ce blog qui regorge de surprises, merci !
Je suis retourné sur Rouen cette semaine, j’ai passé une super nuit au XXL, qui à mon agréable surprise existe encore depuis la fin des années 90. Une question me trotte dans la tête : Pourquoi le traxx a-t-il fermé ? Difficultés financières, baisse de fréquentation, désaccord avec la mairie, nécessité pour le propriétaire de passer à autre chose?
Merci de ton retour. Je pense comme toi, et ce « retour en arrière », on le ressent également dans le domaine de la liberté d’expression d’ailleurs. Bref. Dommage ce retour à la pudeur et à la honte. Pour reparler musique, je reste moi aussi sur un fond « minimal », mais je m’élargis en ce moment à des artistes plus ouverts comme Elephanz ou The Blaze.
J’ai connu ce que tu ressens à 40 ans moi aussi, j’ai claqué la porte, ce n’est pas toujours bon mais on y survit !
Bon courage.
Toujours la même chose: minimale, transe, deep house… La musique électronique a évolué depuis une quinzaine d’années, s’est diversifiée, pour le pire et parfois le meilleur. J’écoute toujours fg la nuit par exemple, mais ce n’est plus comme dans les années 90. Il y a sinon de bons festivals, et des soirées toujours intéressantes. Mais je constate aussi, en tant qu’homo, qu’à la fin des années 90 il existait à Rouen une bonne douzaine d’endroits répertoriés gay ou mixte, gay-friendly (dont le traxx) et qu’aujourd’hui ils se comptent sur les doigts d’une seule main. Assez paradoxal dans une société qui évolue. Il y a des raisons à cela, plusieurs facteurs bien sûr, dont le développement d’internet notamment. Mais les endroits où la liberté d’être soi sans se soucier des classes sociales, du genre, de l’attirance sexuelle sont plus durs à trouver que dans les années 90 et 2000 j’ai l’impression. Je ne veux pas non plus devenir un ‘vieux con nostalgique’, incapable d’avancer et de jouir du présent, je me sens mieux aujourd’hui qu’avant, mais parfois on aimerait remonter le temps pour revivre certaines expériences et changer le cours de son histoire. Moi qui à 40 ans ressens la nécessité d’une reconversion professionnelle, d’un nouveau départ, je serais tenté d’ouvrir un établissement comme le traxx, mais c’est compliqué.
Clair, bon souvenir.
Par curiosité tu écoutes quoi maintenant ?
Bien que je n’y suis allé qu’une fois en 2003, et que je n’ai pas eu l’occasion d’y retourner par la suite, étant donné que l’endroit a fermé, cette boîte m’avait impressionné à l’époque. Elle a sans doute contribuer à me faire aimer la house. J’y repense avec nostalgie. J’aimerais tant retrouver un tel endroit. Dommage qu’elle n’ait pas vécu plus de 10 ans. Dans une ville de province, relativement proche de Paris comme Rouen, c’était extraordinaire.
Si Magic ne disparaît pas un jour, je pense que le jeu aura tellement muté pour s’adapter aux jeunes générations qu’il ne ressemblera plus du tout à ce qu’on a connu. Pour l’instant le jeu résiste mais jusqu’à quand ?
En ce qui concerne le Traxx, no comment avec lui une partie de notre jeunesse est partie aussi en fumée. C’est comme ça.
A +
Bel hommage à cette boite de nuit que je n’ai pas connu, je ne m’y suis jamais rendu, trop jeune à cette époque peut-être.
Penses-tu qu’on rendra un jour hommage à Magic the Gathering ? j’espère pas, j’espère que ce jeu existera toute notre vie 🙂