Le personnage de Gaï dans Naruto

Gaï-sensei est un des personnages qui me touche le plus dans Naruto. Avant son combat contre Madara, l’anime retrace son enfance et j’avoue que c’est un passage très réussi.

La volonté de Gaï : un personnage très réussi

Gaï-sensei me plaît parce qu’il représente, comme Lee, quelqu’un qui n’est doué en rien :

• pas de don particulier
• aucun talent
• juste de la faiblesse

Son père, qui passe son temps à le soutenir et lui remonter le moral, est encore plus faible que lui : tandis que Gaï possède une certaine force physique et une appétence pour l’art martial, son père Daï ne semble jamais être parvenu à renforcer ce côté.

De fil en aiguille que se passe-t-il pour Gaï ? Il développe en lui une volonté de fer lui faisant croire que tout est possible. Bien entendu cette croyance est un peu une illusion : le manga ne cache pas ce voile que Gaï recouvre sur sa propre réalité : Malgré les encouragements  de son père, les gens alentour continuent de se moquer de lui et de son incapacité à être comme tout le monde.

Mais le manga affirme aussi que ce voile permet de dépasser ses faiblesses et d’agir. A force de volonté, la puissance de Gaï se décuple et il parvient à rivaliser avec ceux qui possédaient un don à la naissance.

Ce personnage de Gaï, et celui de Lee, sont pour moi les mieux réussis dans Naruto : touchants, fragiles, ils développent une force de caractère dépassant toutes les autres qualités.

Cette différence est d’ailleurs marquée par les vêtements saugrenus qu’ils portent tous les deux, et leur apparence physique négligée, qui montrent que ces individus ont dépassé le stade de la vie en société pour ne se focaliser que sur un domaine bien précis : le renforcement de soi.

Lorsqu’on veut progresser et qu’on n’a aucune qualité, on doit se focaliser sur soi-même afin de se renforcer.

L’enfance de Gaï

L’impression d’écran ci-dessus montre un épisode vers la fin de l’anime, dans lequel on voit l’enfance de Gaï. Humilié pour ne pas avoir réussi un concours d’entrée, il s’inflige 500 tours de stade en courant, qu’il n’arrive pas à terminer. Son père le voit en cachette et, après qu’il se soit écroulé de fatique, vient réveiller son fils pour lui asséner un méchant coup de poing au visage.

Il lui assène ce coup de poing pour lui signifier qu’il n’a pas à rougir de sa conduite et qu’il est honorable d’agir comme il l’a fait, en se fixant un objectif et en faisant tout pour l’atteindre. Ce coup de poing lui dit de se relever et lui révèle la véritable valeur des choses : celle qui consiste à tout faire pour être fier de soi-même.

Cette morale se répercute, pour reprendre la phrase de Gladiator, jusque dans nos vies contemporaines.

Parfois nous avons l’impression d’échouer et de ne pas parvenir à percer dans une société qui ne met en avant que ceux qui ont réussi, qui sourient, qui sont plein d’argent. Lorsqu’on ne sourit pas, qu’on a faim et qu’on n’a pas réussi, cette morale nous pousse à avancer pour affirmer que le but de l’existence, c’est de parvenir à être fier de soi.

Ce n’est pas si simple quand on sait que celui qui est le plus sévère envers nous, c’est nous-même.

Aparté sur Lee

Un autre épisode marquant concernant Gaï se situe au début du manga Naruto, lorsque son élève Lee est battu sévèrement par Gaara. Gaï s’interpose pour sauver son élève de la mort, sachant pertinemment que s’interposer durant un combat entre deux individus signifie quelque part une honte pour celui qui est battu. On imagine que Lee aurait préféré mourir plutôt que de voir son combat arrêté parce qu’il est trop faible. Et pourtant ces deux épisodes où l’on voit la relation intense entre le maître Gaï et l’élève Lee sont pour moi parmi les plus réussis de tout Naruto et Naruto Shippuden.

Atteint dans son intégrité physique, Lee pense à arrêter son rêve de devenir un ninja, en effet l’opération qui lui permettrait de recouvrir l’usage de ses jambes aurait de fortes chances de le paralyser à vie. L’enjeu est de taille : soit il est paralysé à vie, soit il a une chance de pouvoir se réentraîner. Gaï sait que Lee ne vit que pour réaliser ses rêves. Sans hésiter, il lui conseille de tenter l’opération car vivre sans son idéal signifie déjà la mort.

La philosophie du chic type

Toujours lors de son combat contre Madara, on voit les origines de ce que j’appelle « la philosophie du chic type« . Depuis Naruto, on voit régulièrement dans le manga Gaï faire la pose dite « du chic type », grand sourire et pouce levé.

Lorsque le manga présente les origines de Gaï et sa rencontre avec Kakashi, ce dernier se moque de lui comme tous les autres habitants du village. Comme je viens de le dire : Gaï a un accoutrement différent, n’est pas beau physiquement et n’a aucun don pour le combat. Apprenant des leçons de son père, face à l’affront et aux insultes du surdoué Kakashi, Gaï lui fait un grand sourire et le remercie « de ses encouragements » en lui adressant un pouce levé.

Comment comprendre une telle réaction face au mépris qu’on vous adresse ?

• 1/ Vous dîtes « merci » avec un grand sourire pour vous moquer de la personne qui va a insulté.
• 2/ Vous lui dîtes « merci » avec le pouce levé parce que grâce à l’affront qu’elle vient de vous faire, vous allez devenir plus fort en redoublant d’effort.

C’est bien la deuxième solution qui est la bonne philosophie de Gaï.

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