Avec le nouveau projet de loi pour le budget 2025 qui envisage de monter la TVA pour les eaux bouteilles de 5,5% à 20%, la question se pose de savoir si en France, l’eau du robinet (pour boire) est plus cancérigène que l’eau en bouteille.
N’oublions pas non plus le projet d’amendement n°I-2895 du samedi 19 octobre 2024 :
Dans un contexte où la France est engagée dans un effort budgétaire conséquent et où l’investissement financier dans la transition écologique est insuffisant, il est proposé d’introduire dans le budget pour l’année 2025 une taxe de 10 centimes sur les bouteilles d’eau en plastique, pour inciter les producteurs et metteurs sur le marché à produire moins par un signal prix fort.
Conformément à la loi AGEC, anti-gaspillage pour une économie circulaire, la France est engagée à mettre fin aux emballages plastiques à usage unique d’ici à 2040. Dans ce contexte, cette taxe contribue à inciter les acteurs de la filière des bouteilles en plastique à changer leurs modes de production, et à penser pour leur avenir à des activités commerciales écologiquement soutenables.
L’eau en bouteille a un coût, mais l’eau est tellement importante pour notre santé qu’on se dit qu’on est prêt à faire le sacrifice si cela peut nous éviter un cancer à long terme. Qu’en est-il vraiment ?
1. L’eau du robinet en France est entourée d’un cadre strict
En France, l’eau du robinet est soumise à une réglementation stricte basée sur des normes européennes. Elle est contrôlée à chaque étape (captage, traitement, distribution) pour s’assurer qu’elle est potable et ne présente pas de risques pour la santé. Ces contrôles souvent quotidiens incluent :
- Analyse microbiologique : Absence de bactéries pathogènes.
- Recherche de substances chimiques : Les taux de nitrates, pesticides, métaux lourds (comme le plomb), et résidus pharmaceutiques doivent respecter des seuils réglementaires.
- Chloration : L’ajout de chlore, bien que souvent décrié pour son goût, permet d’assurer la désinfection jusqu’au robinet.
Risque potentiel : Les traces de sous-produits de chloration, comme les trihalométhanes, sont associées à des risques accrus de cancer en cas d’exposition prolongée à de fortes concentrations. Mais en France ces taux sont très faibles et généralement inférieurs aux seuils dangereux.
2. L’eau en bouteille est vue comme plus sûre mais n’est pas exempte de reproches
L’eau en bouteille est souvent perçue comme plus pure mais elle n’est pas exempte de risques :
- Présence de microplastiques : De nombreuses études montrent que l’eau en bouteille contient des particules de plastiques provenant de l’emballage, surtout si les bouteilles sont exposées à la chaleur ou stockées longtemps.
- Substances chimiques : Les plastiques, notamment le PET (polyéthylène téréphtalate), peuvent libérer des perturbateurs endocriniens comme le bisphénol A ou des phtalates, potentiellement cancérigènes à long terme.
- Contrôles moins fréquents : Les eaux embouteillées sont contrôlées moins régulièrement que l’eau du robinet, et certaines eaux minérales contiennent des niveaux élevés de minéraux comme le sodium ou des sulfates qui peuvent poser problème en cas de consommation excessive.
3. Comparaison des risques cancérigènes
Eau du robinet
- Points positifs :
- Strictement contrôlée et surveillée.
- Les niveaux de substances potentiellement cancérigènes (comme les pesticides ou métaux lourds) sont maintenus à des seuils très bas.
- Points négatifs :
- Les sous-produits de chloration sont une source de préoccupation, mais le risque reste faible en France.
Eau en bouteille
- Points positifs :
- Absence de chlore et de sous-produits associés.
- Points négatifs :
- Risques liés aux microplastiques et aux substances chimiques libérées par les plastiques.
- Moins d’analyses en temps réel comparé à l’eau du robinet.=
4. Que choisir pour limiter les risques ?
- Favoriser l’eau du robinet avec des mesures simples :
- Utiliser un filtre à charbon actif pour éliminer les résidus de chlore et améliorer le goût.
- Laisser l’eau s’aérer dans une carafe avant de la boire.
- Limiter l’utilisation d’eau en bouteille :
- Privilégier des bouteilles en verre si possible.
- Ne pas réutiliser les bouteilles en plastique.
5. Pour contrer les perturbateurs endocriniens
En matière de perturbateurs endocriniens, mon choix s’orienterait vers une approche préventive visant à minimiser au maximum l’exposition. Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des substances chimiques capables d’interférer avec le système hormonal, même à faibles doses, et sont souvent liés à des problèmes de santé à long terme (cancers, troubles de la fertilité, maladies métaboliques, etc.). Voici comment je choisirais en fonction de ce critère :
1. Éviter les bouteilles en plastique
Lu sur https://www.zerowastefrance.org/microplastiques-ennemis-invisibles-mais-dangereux/ :
Les microparticules de plastique sont présentes dans plus de 80 % de l’eau du robinet que nous buvons. Ne pensez pas pour autant que l’eau minérale en bouteille y change quelque chose, car la quantité de microplastiques dans l’eau en bouteille est supérieure à celle détectée dans l’eau du robinet. Des chercheurs ont récemment découvert qu’un litre d’eau en bouteille plastique peut contenir en moyenne 240 000 particules de plastique, dont environ 90 % sont des nanoplastiques. Des chiffres donc bien supérieurs a ce qui avait pu être précédemment signalé dans l’eau en bouteille.
Les eaux embouteillées dans du plastique, y compris des marques réputées, peuvent contenir des microplastiques et des substances chimiques libérées par les emballages comme les phtalates ou des résidus de fabrication. Bien que ces concentrations soient faibles, l’exposition chronique reste une préoccupation.
Les bouteilles en verre, elles, sont inertes et ne libèrent pas de perturbateurs endocriniens.
2. Favoriser l’eau du robinet avec filtration
L’eau du robinet en France contient très peu ou pas de perturbateurs endocriniens détectables, mais des traces de résidus pharmaceutiques (contraceptifs, par exemple) ou de pesticides peuvent subsister selon la région. Une carafe filtrante à charbon actif peut réduire certains de ces contaminants, bien qu’elle ne les élimine pas totalement.
Envisagez des solutions plus performantes comme un filtre à osmose inverse ou un système de filtration multi-étapes, qui retient presque tous les contaminants y compris les perturbateurs endocriniens.
3. Éviter les plastiques dans le quotidien
En plus de l’eau, réduisez l’exposition globale aux perturbateurs endocriniens en limitant l’utilisation des plastiques, notamment pour :
- Conservation des aliments : Privilégiez des contenants en verre, en inox ou en céramique.
- Cuisine : Bannissez les ustensiles et poêles recouverts de matériaux susceptibles de libérer des composés toxiques (comme le téflon usé).
- Chauffage des aliments : Ne jamais chauffer d’aliments ou d’eau dans des contenants en plastique, même « sans BPA », car d’autres substances peuvent être libérées.
4. Attention aux cosmétiques et produits ménagers
Les perturbateurs endocriniens ne se limitent pas à l’eau ou à l’alimentation. Ils sont également présents dans de nombreux produits du quotidien : crèmes, détergents, parfums. Optez pour des produits certifiés sans perturbateurs endocriniens, comme ceux portant les labels Cosmos Organic ou Ecolabel.
L’eau du robinet filtrée avec un filtre à osmose inverse semble une solution intéressante.
6. Boire de l’eau de pluie avec une carafe filtrante : bonne ou mauvaise idée ?
Boire de l’eau de pluie avec une carafe filtrante peut sembler une idée naturelle et écologique, mais cette pratique est délicate. L’eau de pluie, bien qu’elle soit initialement pure lorsqu’elle tombe du ciel, contient divers contaminants en fonction de l’environnement et du mode de collecte dont voici le détail :
1. Qualité de l’eau de pluie
L’eau de pluie est exposée à plusieurs sources de contamination avant même d’arriver dans une carafe filtrante :
- Pollution atmosphérique : Dans les zones urbaines ou industrielles, la pluie contient des particules fines, des métaux lourds (plomb, mercure, cadmium) et des substances chimiques venant de la pollution aérienne.
- Toitures et collecteurs : Si l’eau est recueillie sur un toit, elle peut être contaminée par des déjections d’oiseaux, des poussières, des moisissures ou des résidus de matériaux (amiante, zinc, etc.).
- Micro-organismes : L’eau de pluie peut abriter des bactéries, des virus, ou des parasites environnementaux.
2. Les limites d’une carafe filtrante
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Les carafes à charbon actif sont conçues pour purifier l’eau du robinet, mais elles ne sont pas adaptées pour rendre potable une eau brute comme celle de pluie. Elles ne peuvent pas :
- Éliminer les bactéries ou virus : Les micro-organismes pathogènes passent à travers le filtre.
- Traiter les polluants lourds : Les métaux lourds ou les substances chimiques complexes (pesticides, hydrocarbures) ne sont pas complètement filtrés.
- Garantir une potabilité parfaite : Une carafe à filtre améliore le goût et réduit certaines impuretés, mais elle ne transforme pas une eau potentiellement dangereuse en eau sûre à boire.
3. Solutions pour consommer de l’eau de pluie
Si vous souhaitez réellement boire de l’eau de pluie, voici les étapes essentielles pour la rendre potable :
- Filtration physique préalable : Installez un pré-filtre pour éliminer les gros débris (feuilles, sable, insectes).
- Filtration fine et chimique : Un système à osmose inverse ou à charbon actif avec ultrafiltration est nécessaire pour éliminer les contaminants chimiques et métaux lourds.
- Désinfection : Utilisez une lampe UV ou un traitement au chlore pour éliminer les bactéries, virus et parasites.
- Stockage sécurisé : Conservez l’eau dans des contenants stériles pour éviter une recontamination.
Ces systèmes sont coûteux et complexes mais indispensables si l’eau de pluie doit être consommée régulièrement.
4. Avantages et inconvénients
Avantages de boire de l’eau de pluie :
- Écologique : Réduction de la consommation des ressources publiques.
- Autonomie : Utile dans les zones où l’eau potable est limitée.
- Naturelle : L’eau de pluie, bien filtrée et traitée, est généralement douce, sans calcaire ni chlore.
Inconvénients :
- Contamination potentielle : Sans traitement rigoureux, les risques sanitaires sont élevés.
- Complexité : Nécessite un équipement spécifique au-delà d’une simple carafe filtrante.
- Coût : Un système de potabilisation complet peut être coûteux à installer et à entretenir.
Boire de l’eau de pluie directement avec une carafe à filtre n’est donc pas recommandé car cela n’élimine pas tous les contaminants potentiels comme les agents pathogènes et les polluants chimiques. Mais avec un système de potabilisation complet (filtration avancée et désinfection), l’eau de pluie peut devenir viable.
Pour un usage occasionnel ou expérimental, veillez à la faire bouillir avant consommation, même si cela n’élimine pas les polluants chimiques.
7. Si j’opte pour une filtration de l’eau de robinet, pourquoi une cuve filtrante par gravité est mieux qu’une simple carafe Brita ?
1. Carafe Brita
- Facilité d’utilisation
- Prix abordable
- Réduction du goût de chlore : Très efficace pour améliorer le goût de l’eau et réduire les odeurs liées au chlore
- Réduction de certains minéraux : Elle réduit le calcaire (calcium, magnésium).
Inconvénients :
- Filtration limitée : Brita est conçue principalement pour améliorer le goût et réduire le calcaire et le chlore. Elle n’élimine pas les métaux lourds, pesticides, ou bactéries.
- Durée de vie des filtres : Les cartouches nécessitent un remplacement fréquent (environ tous les 4 à 6 semaines), ce qui peut représenter un coût récurrent.
- Absence de purification complète : Pas de filtration des contaminants plus complexes, comme les résidus pharmaceutiques ou les micro-organismes.
2. Cuve filtrante (comme Weeplow ou Berkey)
- Filtration plus complète : Ces systèmes éliminent une gamme plus large de contaminants comme les métaux lourds (plomb, mercure), pesticides, bactéries et virus, en plus de réduire le chlore et le calcaire.
- Grande capacité : Une cuve filtrante peut produire plusieurs litres d’eau à la fois.
- Durée des filtres : Les cartouches durent souvent plusieurs mois ou années, selon l’utilisation, réduisant les coûts d’entretien à long terme.
- Autonomie : Fonctionne sans électricité.
Inconvénients :
- Coût initial plus élevé : Les cuves sont plus chères à l’achat, bien que rentables sur le long terme.
- Encombrement : Plus volumineuses, elles occupent davantage de place dans la cuisine.
- Maintenance technique : Les filtres doivent être soigneusement nettoyés et remplacés.
Si votre eau du robinet est globalement potable, avec un excès de chlore ou de calcaire, une carafe Brita peut suffire et vous apportera confort et simplicité. Mais si vous recherchez une filtration plus complète pour éliminer des polluants plus complexes ou que vous avez des préoccupations spécifiques (métaux lourds, bactéries, résidus pharmaceutiques), une cuve filtrante est un choix bien plus adapté avec une qualité d’eau supérieure.