Comment éviter la surveillance des caméras urbaines dans la rue ?

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Écrit par Mallory Lebel

Se sentir libre de concilier "vie privée" et "vie numérique" sans intrusion.

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Même au milieu d’une grande ville, il est possible de s’isoler.

  • Imaginez une famille qui récolte toute son énergie domestique à partir d’un panneau solaire de 1 kilowatt
  • Des stores isolés qui bloquent la lumière, maintenant la fraîcheur des chambres à l’étage
  • En hiver, la famille se débrouille avec des solutions de faible technicité, comme le fait de se pelotonner avec des bouillottes

Dans ce cas-là, oui il est possible de s’extraire du réseau électrique. Mais s’extraire du réseau de surveillance d’une ville est bien plus difficile.

Si vous vivez dans un environnement urbain dense, vous êtes surveillé de toutes sortes de façons. Le nombre de capteurs, de caméras de surveillance et d’autres nœuds d’observation est ahurissant. Alors que les villes s’empressent de s’équiper de technologies intelligentes, il est presque impossible de savoir précisément combien de données elles accumulent, comment elles sont stockées ou ce qu’elles en feront.

On pourrait comparer toutes ces villes connectées à un Far West dont le shérif serait lui-même le méchant.

Les technologies intelligentes facilitent la circulation et analysent des facteurs environnementaux importants tels que la qualité de l’eau et la pollution de l’air. Mais leur adoption suscite également un maelström juridique et des craintes, notamment en matière de surveillance.

L’application des lois protégeant la vie privée des citoyens est obscure. Par exemple, des données stockées indéfiniment sur un serveur pourraient potentiellement empiéter sur le  » droit à l’oubli  » protégé dans certains pays européens. Les recours en justice sont rendus hasardeux, un civil pouvant difficilement poursuivre une villes pour violation de la vie privée.

5 abus engendrés par les systèmes de caméras de surveillance dans les villes

Abus des forces de l’ordre

Les systèmes de surveillance présentent aux forces de l’ordre des moyens tentants de faire régner l’ordre. En 1997, un haut fonctionnaire de police à Washington recherchait l’identité des clients d’un club gai. En listant les numéros de plaque d’immatriculation des voitures garées au club et en faisant des recherches sur les antécédents des véhicules, il tentait de faire chanter les clients qui étaient mariés. Imaginez ce que quelqu’un comme ça pourrait faire avec un système de caméra espion à l’échelle de la ville.

Abus institutionnel

Parfois, de mauvaises politiques sont établies au sommet. Cela est particulièrement susceptible de se produire dans les périodes de troubles sociaux et de conflits intenses au sujet des politiques gouvernementales, comme en ce moment le mouvement des Gilets Jaunes et les grèves contre la réforme des retraites. Dans le passé, des opérations illégales pour espionner et harceler les militants politiques qui contestaient ont déjà été menées. Cette préoccupation est d’autant plus justifiée que nous traversons aujourd’hui une période de conflit intense.

Abus à des fins personnelles

De puissants outils de surveillance créent la tentation d’en abuser à des fins personnelles. Aux Etats-Unis, une base de données accessible aux forces de l’ordre du Michigan a déjà été utilisée par les agents pour aider leurs amis ou eux-mêmes à traquer leur femme !

Ciblage discriminatoire

Les systèmes de caméra vidéo sont exploités par des humains qui apportent tous leurs préjugés et leurs partis pris. En Grande-Bretagne, on a constaté que les opérateurs de caméra se concentrent de façon disproportionnée sur les personnes de couleur. Les personnes noires avaient entre 1,5 et 2,5 fois plus de chances d’être surveillées !

Voyeurisme

Lors de cette même étude en Grande-Bretagne, on s’est rendu compte que les opérateurs, pour la plupart des hommes, utilisaient fréquemment les caméras pour espionner les femmes de manière voyeuriste. Une femme sur dix a été ciblée pour des raisons entièrement voyeuristes. A New York, dans un hélicoptère censé surveiller les foules à la Convention républicaine de 2004, la police a guidé une caméra vidéo infrarouge sur un couple d’amoureux qui jouissait de l’intimité nocturne sur son balcon.

Surveillance urbaine dans les villes

Le citadin contemporain peut-il contourner la surveillance ?

Comment disparaître ?

On ne peut pas vraiment se cacher de la surveillance urbaine. Nous ne sommes même pas conscients de toutes nos traces qui sont éparpillées dans le monde. Nos données ressemblent à un ADN impossible à effacer :

  • les parcmètres qui enregistrent nos plaques d’immatriculation et donc nos coordonnées de propriétaires
  • les caméras de rue,
  • les lecteurs automatiques de plaques d’immatriculation (LAPI)

Essayer d’effacer ces flux de données est impossible.

Les outils de surveillance sont devenus sophistiqués et leur détection très difficile. Il fut un temps où l’on pouvait repérer les caméras… Mais maintenant elles sont plus petites, encastrées, et ne ressemblent pas à ce que vous attendez d’elles.

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D’autres caméras sont dans le ciel. Certaines technologies de surveillance sont montées dans des avions et des hélicoptères insonorisés, survolant les villes, utilisant la réalité augmentée pour superposer une grille qui identifie les cibles à un niveau granulaire. Il y a des capteurs partout, invisibles du public.

La façon la plus sûre d’éviter la surveillance

Evitez les noeuds de surveillance

Diverses applications ont tenté de tracer des itinéraires qui permettent aux piétons de contourner les nœuds de surveillance. En 2013, deux développeurs de logiciels ont publié la version bêta d’une application appelée Surv, une sorte de guide mettant à jour les caméras urbaines du monde entier. L’application détectait les caméras dans un rayon de 100 mètres autour du téléphone de l’utilisateur. Malheureusement, elle n’a pas réussi à atteindre son seuil de financement.

Pour vaincre les logiciels de reconnaissance faciale, il faudrait porter un masque ou un déguisement… ce qui est efficace mais loin d’être pratique. D’autres stratégies comprennent le maquillage ou le fait de jouer avec les lumières pour aveugler la caméra avec des LED infrarouges fixées à un chapeau.

La biométrie continuant de progresser, les caméras sont de moins en moins faciles à duper. On a vu naître des brouilleurs d’appareil photo, déclenchant un flash lorsqu’un radar de feu rouge tentait de vous flasher. Ce genre d’outil ne dupera pas longtemps les outils de reconnaissance des plaques d’immatriculation.

Utilisez les bons outils

D’autrent tentatives s’attachent à brouiller les données pour les cacher derrière un nuage de signaux.

Un certain nombre d’applications, de sites internet et d’extensions pour navigateur aident les utilisateurs dans cette tâche. Pour couvrir ses traces numériques et déstabiliser la surveillance, le plus facile est d’utiliser 2 types de protection :

  • Un vpn : un logiciel à lancer sur votre appareil. Vous choisissez un serveur à l’autre bout du monde ou près de chez vous. Chacune de vos connexions passera par cette passerelle, votre adresse ip n’apparaîtra nulle part. Notre préféré est celui-ci car il utilise de multiples technologies pour rendre anonyme.
  • De son côté, Nordlocker est un nouveau moyen de stocker et partager des fichiers ou des dossiers. Il les rend indéchiffrables et décryptables, même si quelqu’un vous les vole. Capable de crypter tout votre disque dur, une partie seulement ou même un seul fichier, il protège contre le vol de données.

D’autres techniques existent :

Le problème, c’est que les pages générées par cet outil sont peut-être trop aléatoire. Internet Noise ne s’attarde pas très longtemps sur les sites, et ne les revisite pas non plus. En d’autres termes, il n’a pas l’air vraiment humain, et les algorithmes de suivi intelligents ont sûrement déjà appris à le reconnaître…

  • D’autres techniques incluent l’utilisation de Tor, un réseau qui essaie d’anonymiser la source et la destination de vos recherches en chiffrant le trafic
  • Signal est une application pour permet d’envoyer des messages et des appels téléphoniques chiffrés.

Pensez à retirer les métadonnées de vos photos !

Pensez à retirer toutes les métadonnées de vos photos, surtout si vous participez à des manifestations, afin qu’il soit plus difficile de les faire correspondre aux identités et aux lieux. Bien sûr ce n’est pas une solution parfaite, puisque vous ne pouvez pas empêcher qu’on vous prenne en photo. Sur votre téléphone, d’autres mesures sont à prendre :

  • Pensez à désactiver le déverrouillage par empreinte digitale : trop facile pour quelqu’un de poser votre empreinte sur votre téléphone lorsque vous êtes inconscient.
  • Chiffrez votre téléphone : sur Android il faut aller dans les paramètres du téléphone, sur iPhone c’est activé par défaut.

Cessons de croire que nos données sont intrinsèquement neutres, « qu’on a rien à cacher ». Toute cette masse désordonnée d’empreintes contient des informations susceptibles d’avoir des conséquences tangibles sur la vie des gens. Les citoyens doivent rappeler à leurs élus les enjeux des données dans l’espoir de freiner leur collecte en masse.

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