Le Dark Web devient le web de surface

La censure d’internet change la donne : de nos jours, le dark web devient de plus en plus sollicité.

L’évolution d’internet dans le mauvais sens

Le paysage mondial de la censure d’internet évolue

Les pays réglementent et surveillent de plus en plus le trafic en ligne à l’intérieur de leurs frontières.

Les principales plateformes de réseaux sociaux et les grands organes de presse commencent donc à lancer leurs propres sites web sur Tor pour contourner les gouvernements du monde qui utilisent des stratégies techniques et juridiques pour réguler le contenu en ligne.

Tor est un réseau d’anonymat qui cache votre identité lorsque vous :

• naviguez sur internet
• partagez du contenu
• vous engagez en ligne

Facebook, par exemple, a lancé un site pour protéger la vie privée de ses utilisateurs qui cherchent à lire les nouvelles ou rapporter des informations.

Ce genre de site est hébergé sur un serveur séparé du site principal et prend des mesures:

Mesures prises par certains sites pour protéger la vie privée des utilisateurs

• en ne traquant pas les cookies
• en n’enregistrant pas de logs
• en étant accessible à toute personne souhaitant utiliser le site

Cette mesure vise à rendre les informations accessibles aux personnes qui vivent dans des pays où les médias sont bloqués ou limités, comme :

Les pays qui bloquent les médias

• la Chine
• l’Iran
• le Vietnam

Vente de faux permis de conduire sur le Dark Web

Qu’est-ce que la censure d’internet ?

Pourquoi l’autocensure existe

Les régulateurs peuvent pratiquer la censure d’internet. Mais les individus et les organisations peuvent aussi pratiquer l’autocensure pour des raisons:

• morales
• religieuses
• commerciales
• sociales
• d’intimidation
• par crainte de conséquences juridiques

L’étendue de la censure d’internet varie d’un pays à l’autre

Si la plupart des pays démocratiques pratiquent une censure modérée d’internet, d’autres pays vont jusqu’à limiter l’accès à des informations telles que les informations et supprimer les discussions entre les citoyens.

Les évènements qui incitent les gouvernements à censurer

La censure d’internet se produit également en réponse ou en prévision d’événements tels que :

• des élections
• des manifestations
• des émeutes

L’exemple du printemps arabe

Un exemple est la censure accrue due aux événements du printemps arabe, une série de manifestations antigouvernementales qui se sont étendues à une grande partie du monde islamique au début des années 2010 dans le but d’accroître la démocratie et la liberté culturelle.

Pendant cette période, les défenseurs des droits de l’homme ont utilisé les plateformes des réseaux sociaux pour se mobiliser et faire de l’activisme collectif.

Dans certains États islamiques, les connexions internet ont été complètement coupées, tandis que d’autres ont manipulé les serveurs de noms de domaine (DNS) pour bloquer les contenus politiques.

D’autres types de censure

D’autres types de censure comprennent :

• l’utilisation des droits d’auteur
• la diffamation
• le harcèlement
• les allégations obscènes

Tout est fait pour supprimer des contenus

Les agences gouvernementales disposent de divers outils pour mettre en œuvre les restrictions, mais les partisans de la liberté d’internet tentent de surmonter ces obstacles et ces filtres.

Alors que de nombreux gouvernements indiquent le renforcement des normes sociales et culturelles comme base pour effectuer le filtrage, l’opposition politique au gouvernement en place est le motif le plus palpable.

Lorque les fournisseurs de services ne coopèrent pas aux demandes du gouvernement de bloquer certaines adresses IP, les gouvernements sont confrontés à des décisions de filtrage « tout ou rien ».

→ Dans ce cas, les enjeux sont plus importants et poussent les principales plateformes web à s’installer sur le DARK WEB pour diffuser des informations à ceux qui en ont le plus besoin.

Qu’est-ce que le Dark Web ?

Définition du Dark Web

Le dark web est une petite partie du Deep Web, difficile d’accès. La seule façon d’y accéder est d’utiliser des navigateurs spéciaux comme Tor avec souvent un mot de passe.

Le dark web est généralement anonyme, ce qui en fait un refuge pour les cybercriminels et les manifestants politiques.

Il est resté largement non réglementé par les gouvernements, et la première étape pour mieux surveiller et contrôler le Dark Net est de mieux le comprendre.

La Dark Web, ou darknet, est très souvent confondue avec le Deep Web, mais la distinction entre les deux est très importante.

Le Dark Web est une partie spécifique du Deep Web et il existe quelques caractéristiques distinctives qu’un site doit remplir pour être considéré comme un site darknet.

Tor : avantages et inconvénients

Les services cachés, comme Tor, ont des utilisations importantes, par exemple lorsque les militants des droits de l’homme les utilisent pour accéder à Facebook ou pour bloguer anonymement.

Cependant, Tor est un outil qui peut également être utilisé de manière anonyme à des fins criminelles. S’il est essentiel de reconnaître le rôle important que joue l’anonymat dans la protection des militants des droits de l’homme contre les régimes oppressifs, il est également important de considérer les défis que l’anonymat pose aux forces de l’ordre.

La plupart des utilisateurs de Tor ne cherchent qu’à protéger leur vie privée et peuvent utiliser Tor pour des raisons légitimes, comme effectuer des recherches sur le web.

Seulement 1,5% des utilisateurs de Tor accèdent au Dark Web, bien qu’ils génèrent environ 200Gbit/s de trafic en moyenne.

Le problème est que Tor et le Dark Web sont virtuellement inséparables.

Quelques sites internet interdits explorés sur le Dark Net en avril 2020

Les règles du jeu ont profondément changé

Certains États, tels la Turquie, l’Égypte et l’Iran, filtrent certains comptes et pages web en raison de leur contenu social et politique critique à l’égard du gouvernement.

Les connexions chiffrées par défaut utilisées par certaines grandes plateformes d’hébergement de réseaux sociaux et de contenus ont dégradé les outils de filtrage utilisés par les États-nations, qui s’appuyaient traditionnellement sur l’analyse des URL pour intercepter les connexions indésirables.

De fil en aiguille, les autorités ne peuvent plus bloquer de manière sélective les comptes, les sites et les blogs.

Ce qui intéresse les autorités, c’est le blocage des utilisateurs individuels perçus comme « problématiques »

Leur capacité à bloquer sélectivement les utilisateurs est entravée lorsque les principales plateformes mettent en œuvre des procédures formelles de retrait de contenu. Par exemple, les gouvernements ne peuvent plus bloquer sélectivement un article spécifique du New York Times ou de Wikipedia, ou un compte particulier de Twitter ou Facebook, sans bloquer ces sites et services dans leur intégralité.

Le blocage de Wikipédia en Turquie en 2017 est un exemple dans lequel l’autorité turque mentionne explicitement l’utilisation du protocole de transfert hypertexte sécurisé (HTTPS) comme base de la décision de blocage.

La différence HTTP/HTTPS

• HTTP est le protocole sous-jacent qui définit la manière dont les messages sont formatés et transmis
• HTTPS permet une communication sécurisée sur un réseau informatique

De nombreux sites web et plateformes de réseaux sociaux sont passés du HTTP au HTTPS, ce qui empêche les censeurs d’identifier les pages que les utilisateurs visitent.

La réaction des pays pour censurer

• Certains pays ont cherché à encourager l’adoption de plateformes locales qui seraient plus disposées à participer à la surveillance et à la censure des utilisateurs.
• La Russie a adopté une approche différente de la censure, en insistant sur la localisation des données et des services pour contrer l’influence étrangère malveillante.
• La Chine a particulièrement bien réussi à restreindre le contenu aux plateformes locales.

La censure des Etats

Les conflits politiques déclenchent fréquemment une augmentation de la censure d’État

Plusieurs journalistes et rédacteurs en chef se sont retrouvés:

• détenus
• emprisonnés
• ou expulsés

en raison des informations qu’ils ont partagées en ligne.

De nombreux régimes utilisent la suppression de contenu pour créer une structure de censure sur internet, obligeant les gens à se conformer à la loi ou à risquer la prison ou pire s’ils refusent de le faire.

Les gouvernements utilisent souvent la censure à des fins politiques : si le partage de l’information fait défaut dans la société, il est plus facile de manipuler les résultats.

Afin de contourner ces obstacles, les journalistes et les organes d’information ont commencé à normaliser l’utilisation du Dark Web pour atteindre les populations qui ne peuvent traditionnellement pas connaître la vérité.

Cela renforce l’idée que le Dark Web devient effectivement commercial

En France, la loi protège la liberté d’expression en ligne d’une manière que beaucoup d’autres pays n’ont pas.

Dans certains pays, les gouvernements souhaitent avoir le contrôle total du trafic sur internet. Ils considèrent la liberté d’expression comme une menace pour leur pouvoir et le Dark Web comme un outil qui permet aux dissidents de s’exprimer librement.

La plupart des pays tentent d’adopter une approche de bon sens à l’idée de censure. Protéger l’identité d’une personne en cas de besoin, mettre un terme à l’exploitation et empêcher que des personnes ne soient victimes de préjudices sont les priorités absolues.

L’anonymat en ligne est une épée à double tranchant qui doit être traitée avec soin. À mesure que les décideurs politiques progressent, ils doivent suivre avec vigilance l’évolution du Dark Web et s’assurer que les services de répression disposent des ressources et du soutien juridique nécessaires pour mener à bien leur mission.

La politique en matière de Dark Web doit être nuancée et approfondie afin de trouver un équilibre entre les besoins des utilisateurs soucieux de leur vie privée et l’obligation du gouvernement de mettre fin aux activités illégales.

2017–2020 : Les forces de l’ordre se lancent dans une répression plus efficace des crimes sur le Dark Web

Cette répression a conduit les acteurs de la menace à abandonner Tor au profit d’applications de messagerie chiffrées.

En 2017, le FBI a réussi à faire tomber AlphaBay, un site de commerce dans le Dark Net qui, à son apogée, avait atteint une taille gigantesque.

Alors que les forces de l’ordre s’attaquent de plus en plus aux fournisseurs d’accès du Dark Web, les pirates et les trafiquants de marchandises de contrebande se tournent vers des applications de messagerie chiffrée comme Session et Signal, qui promettent un chiffrement de bout en bout et comprennent des outils permettant de transmettre des messages à des groupes de personnes importants tout en restant anonymes.

Une autre technique pour anonymiser sa connexion et la cacher des yeux de son FAI ou des autorités : lancer un VPN avant de se connecter.