- Bonjour à tous, devinez ma réaction face à la dernière bande-annonce de Supergirl ?
- Devinez ma réaction face à Guardians of the Galaxy Volume 4 de James Gunn ?
Je parie que vous ne pouvez pas. Je parie que mes sentiments à l’égard de James Gunn n’ont pas été clairement exprimés. Je parie que les gens se sont réveillés ce matin en se disant : « Waouh, c’est vraiment un grand mystère de savoir ce que Grégory pense de ce film Supergirl qui va sortir. »
Spoilers. Je déteste tout dans cette bande-annonce :
- le concept,
- ce que fait James Gun,
- la situation des médias comics
- et celle de l’industrie cinéma qui sort ce film.
Écoutez, on vit les moments les plus sombres de l’industrie : l’ancien modèle s’effondre, WB pourrait être vendu à Netflix d’ici quelques mois, Disney vient de signer un milliard de dollars avec OpenAI pour licencier Mickey, Elsa ou Captain America à des IA génératrices de clips « régurgités ». Les salles risquent de disparaître ; c’est la période la plus noire pour les cinéphiles.
Mais au milieu de tout ça, je répète que le vrai problème, c’est les mauvais films. Sans eux, YouTube n’aurait pas autant de chaînes dédiées aux échecs. Quand les films sont mauvais, moins de gens vont au cinéma, les prix augmentent, on ajoute de la pub pour compenser, encore moins de spectateurs se déplacent, et le cercle vicieux continue. Il est donc dévastant de voir la première grosse bande-annonce 2025 et de constater que c’est encore de la bouillie indigeste, un film qui sent le flop à plein nez.
Passons au marketing de James Gunn autour de Supergirl. Je sais que Craig Glepsy, qui avait réalisé un très bon film avec Ita, est crédité réalisateur, mais ne vous y trompez pas : c’est un film 100 % James Gun, tout comme chaque production Marvel est un projet Kevin Feige. Gun ne recrute que des exécutants.
James Gunn a déjà dit que Supergirl serait « dans l’esprit de Guardians »
Oh, surprise… c’est tout ce qu’il sait faire. On a donc eu une affiche et un mini-teaser annonçant la bande-annonce : « Vérité, Justice, peu importe. » Tellement edgy, James, bravo.
Avant que je m’emporte, voici le problème de base : le film se vend comme la sœur cynique de Superman, la réponse aux héros altruistes. Supergirl serait déprimée, alcoolique, et dans la bande-annonce elle explique que Superman croit au fond des gens, tandis qu’elle, elle « croit à la vérité » : les gens sont nuls, point.
Si nous avions eu une flopée de héros franchement altruistes, une version grinçante aurait un sens. Mais nous n’avons jamais eu cet altruisme de base. Le slogan « Vérité, Justice, peu importe » ne marche pas quand on n’a même pas servi la « Vérité, Justice et le mode de vie américain » dans le premier film.
On sentait que James Gunn n’avait aucune envie de faire un film Superman
Il ne voulait pas s’y coller. Je n’oublierai pas sa déclaration pré-contrat : « Superman n’est pas un personnage qui m’attire » ; seul Krypto l’a convaincu de signer. Le résultat est un speedrun où Superman est mis en prison au quart de tour pour laisser la place à Mr. Terrific ou Guy Gardner, supports à blagues « edgy 2014 ». Gun n’a jamais quitté Guardians : le personnage principal est superficiel, sans temps d’écran, sans développement. Il n’a pas dit « Vérité, Justice et la Voie Américaine » ; donc sortir maintenant la version « Vérité, Justice, peu importe » tombe à plat.
Alors présenter Supergirl comme « la version cynique et grunge » quand on n’a même pas livré le Superman altruiste d’abord, c’est un faux débat. Gun n’a pas pu s’empêcher de placer des vannes sur les « harems » de Superman ou le « body-count » de Guy Gardner. Nous n’avons jamais eu le Superman bienveillant, donc Supergirl n’est pas l’« antidote », juste le rideau qui se lève : même recette, sans fard.
Supergirl est le film que James Gunn veut VRAIMENT produire
Superman était un masque qu’il portait à contrecœur ; Supergirl, c’est lui sans filtre. D’où le GIF où elle porte exactement les écouteurs orange et le Walkman de Star-Lord : il ne cache même plus le copier-coller. Supergirl = Star-Lord version féminine.
Bande-annonce : dès la première image, un chien en CGI cheap urine sur quelque chose. Super introduction… Le tout sur fond de Blondie rétro-80’s, décors space façon Guardians. Pathétique de répétition.
Tout le long, c’est le filtre « pipi jaune », alcool, dépression, cynisme
Exactement ce que le public demande… sauf que nous n’avons pas eu l’excès d’optimisme auquel répondre : la mode « héros désabusé » dure depuis dix ans. Une Kryptonienne qui picole et se bat dans un bar ? Vu et revu. Gun est bloqué en 2014 ; son « edgy » ne l’était que par rapport au standard Marvel familial de l’époque.
James Gunn est, selon moi, le plus gros hack d’Hollywood
Trois Guardians, The Suicide Squad, Peacemaker, Superman, et maintenant Supergirl : toujours la même recette – équipe hétéroclite, humour graveleux, chanson 80’s, aliens loufoques. Il s’est même créé sa propre « Guardians-team » DC pour fuir Superman. Le Walkman, la danse, les costumes cheap : copié-collé.
Pire : le premier Guardians ne serait même pas entièrement de lui. Les ouvrages sur Marvel révèlent que Nicole Pearlman avait écrit le scénario initial, incluant l’attachement de Star-Lord à son Walkman. Gun l’aurait écartée, gardé l’idée centrale, modifié quelques persos (Nova, Thanos) et revendiqué la paternité totale. Il recycle donc UN succès qui n’était pas totalement le sien.
Retour à la bande-annonce Supergirl
L’IA « régurgite » le passé ? Hollywood le fait déjà. Ce film aurait semblé daté il y a cinq ans. Gun a imposé l’humour Marvel-song + nostalgie à tout le marché ; aujourd’hui plus personne ne s’en émerveille. On assiste à Guardians 6, pas à un film Supergirl.
Résultat : apathie prévisible. Pas de vrai contraste avec un Superman optimiste puisqu’on ne l’a jamais eu. « Chien qui fait pipi » comme hook d’ouverture, filtre jaune, grunge, blagues 2014 : rien qui attire. Si Superman n’a pas atteint 700 M$, Supergirl aura de la chance à toucher 300 M$. Seule lumière : le futur Batman (et le casting Scarlett Johansson) semblent prometteurs. Pour le reste, j’ai la crainte qu’on vende les DC heroes comme simples IPs Netflix. C’est épuisant de s’accrocher à des personnages toujours mal traités. Voilà, je déteste cette bande-annonce : Supergirl = Star-Lord. « Vérité, Justice, peu importe »… c’est tout pour aujourd’hui.
Questions fréquentes
Pourquoi déteste-t-on la bande-annonce de Supergirl ?
Parce qu’elle est perçue comme un copier-coller cynique de Guardians of the Galaxy, sans aucune originalité, et que James Gun n’y propose qu’une recette déjà vue.
Que pense-t-on de la créativité de James Gunn ?
Il est qualifié de « hack » qui rempile depuis 2014 ; on doute même que Guardians of the Galaxy lui appartienne totalement.
Pourquoi évoque-t-on Black Adam ?
On prévoit pour Supergirl des recettes proches des chiffres décevants de Black Adam.
Quelle est la principale crainte concernant l’industrie ?
La disparition des salles, faute de blockbusters attirants, pendant que le métier se replie sur l’IA et le recyclage d’idées.
Supergirl est-elle vraiment différente de Superman ?
Non : on n’a jamais eu de Superman sincèrement altruiste, donc Supergirl n’est qu’une extension cynique du même ton, pas une alternative crédible.
