Publicité par affiliation et publicités cachées

Photo of author
Écrit par Mallory Lebel

Se sentir libre de concilier "vie privée" et "vie numérique" sans intrusion.

Ma page Facebook

Edit novembre 2017 :

Cet article avait initialement été rédigé en septembre 2017 en réaction à l’article du Monde cité plus bas, mais je n’avais pas directement abordé quelques cas de publicités frauduleuses que j’ai déjà constatés insidieusement à la radio ou dans des émisions télévision. Sans les citer, remarquons juste qu’il n’est pas difficile, à la radio, d’insérer dans son discours, aux moments de grande audience, le nom d’une marque alors que normalement les marques ne sont pas énoncées. Pas difficile de deviner que la radio est payée monnaie sonnante et trébuchante pour cet écart.

Pas difficile, enfin, d’inviter en plein journal télévision de 20h00 un auteur sortant son livre et d’ainsi lui garantir des milliers de ventes d’un seul coup…

Bref, comme d’habitude avec les médias de vieille génération (télévision ou journaux), internet est systématiquement montré du doigt alors que les mêmes défauts règnent sur leurs propres moyens de diffusion depuis des lustres.

Le Journal du Geek en parlait dans cet article sans vraiment s’attarder sur le milieu audiovisuel :

Article du journal du geek

Plus judicieusement, l’association Acrimed, critique des médias depuis 1966, évoquait ce glissement des journalistes dès 1999 (voir l’article original) :

Article Acrimed

Aux journalistes pointant du doigt le petit blogueur ou le petit youtubeur, rappelons la Charte des devoirs professionnels des journalistes français de 1918 (révision 1938) :
Un journaliste digne de ce nom (…) ne signe pas de son nom des articles de réclame commerciale ou financière ».Charte des devoirs professionnels des journalistes français

ou encore la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes (Munich, 1971) représentant les organisations de journalistes de la Communauté européenne :

Ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste ; n’accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceursDéclaration des devoirs et des droits des journalistes

Mon avis sur la publicité par affiliation sur internet et les publicités cachées

Un article du Monde, paru en septembre dernier, évoque les blogueurs dont je suis qui rémunèrent leur activité web en utilisant l’affiliation.

Pour ceux qui ne savent pas de quoi je parle, l’affiliation vous permet d’obtenir le pourcentage de la vente d’un produit lorsque vous le vendez.

Sur internet, il s’agit de placer le lien du site vendeur. Si le client clique sur votre lien puis qu’il achète ensuite le produit, vous obtenez une participation de la vente puisque vous en êtes à l’origine.

En fait, ce qui gêne l’article du Monde, ce n’est pas vraiment la technique de l’affiliation en elle-même mais plutôt l’utilisation qu’en font les applications mobiles de surveillance et de monitoring afin de se diffuser. J’en viens à la conclusion suivante : pourquoi évoquer dans l’article « des moyens de diffusion agressifs» et ne pas dire franchement qu’on ne supporte pas l’idée d’une application de monitoring ?

En quoi l’affiliation est-il quelque chose de douteux ? Débattons sur le sujet.

L’affiliation : une technique publicitaire ni plus ni moins

Les sites internet peuvent rémunérer leurs écrits de différentes manières :

  1. Vendre leur propre produit ou service, celui qu’ils ont créé, ils obtiennent alors tout le bénéfice mais ils doivent créer leur produit et l’entretenir ce qui occasionne des frais de recherche et d’innovation
  2. Vendre le produit d’un autre, qui est l’affiliation justement : vous récupérez en cas de vente un simple pourcentage, différent en fonction du produit
  3. Insérer de la publicité toute bête : vous êtes alors rémunéré en fonction du nombre de clics sur la pub ou du nombre de visionnage, par exemple pour une vidéo
  4. Vendre des articles : vous écrivez sur un sujet et l’entreprise qui est derrière vous vous rémunère parce que vous avez parlé de son entreprise dans le corps de l’article.

Je pense avoir fait à peu près le tour des techniques de rémunération, cela en fait quatre.

Améliorez votre anonymat en ligne

Pensez à l'utilisation d'un VPN : une application VPN va changer votre adresse IP pour simuler celle de n'importe quel pays. Vous pourrez accéder à n'importe quel contenu, même celui qui est géo-restreint. Ce logiciel chiffre aussi votre trafic internet pour éliminer les malwares et les risques de piratage.
Pensez à utiliser un gestionnaire de mots de passe

Concrètement, elles se ressemblent finalement toutes à de nombreux égards : que ce soit dans l’une ou l’autre, à part peut-être l’ajout toute bête de publicités, on peut accuser le webmestre d’être partial ou malhonnête.

Ce qu’on peut reprocher à un diffuseur d’annonces

  • On peut lui reprocher de vanter un produit qu’il n’aime pas vraiment
  • On peut lui reprocher de vendre un produit qu’il ne connaît pas
  • Ou bien de le vendre mal

Ces critiques sont vraies, mais on peut les émettre à l’encontre de la plupart des médias.

Le cas des publicités déguisées dans l’ensemble des médias

Vous savez tous que certaines radios, télévisions ou journaux ont pu se faire rémunérer pour insérer dans leur discours une marque qui les aura préalablement rémunérés. Je parle de publicités déguisées, puisqu’il ne s’agit pas de pauses publicitaires mais bien d’émissions « sponsorisées » par une marque sans que cela se sache.

La loi précise pourtant que «ne pas mentionner qu’un article est sponsorisé relève de pratiques commerciales trompeuses, passibles d’un maximum de deux ans d’emprisonnement et de 37 500 euros d’amende».

  1. Voir cet article du Parisien sur le marché juteux des célébrités qui se font payer monnaie sonnante et trébuchante pour publier une photo comportant une marque sur Instagram par exemple : http://www.leparisien.fr/culture-loisirs/le-placement-de-produits-nouveau-business-pour-les-candidats-de-tele-realite-22-02-2017-6702363.php
  2. Voir « Repérer la publicité dissimulée dans les médias », https://www.clemi.fr/fr/ressources/nos-ressources-pedagogiques/ressources-pedagogiques/reperer-la-publicite-cachee-dans-les-medias.html
  3. Voir « La publicité clandestine à la télévision » : https://www.rts.ch/archives/tv/information/affaires-publiques/3472274-publicite-cachee-.html
  4. Voir cet exemple de publicité dissimulée lors d’une des Victoires de la Musique : https://www.jeanmarcmorandini.com/article-24432-victoires-de-la-musique-publicite-cachee-sur-france-tele.html

Publicités dans la rue

Autre fait marquant : l’actrice Sophie Turner, l’actrice jouant la princesse Sansa dans Game Of Thrones, a déclaré il y a deux mois qu’elle venait d’être embauchée dans un film hollywoodien à très gros budget grâce au nombre de ses followers sur les réseaux sociaux : les producteurs ont estimé qu’il valait mieux la prendre elle plutôt qu’une concurrente plus expérimentée, pour la seule raison qu’elle avait beaucoup plus de « followers » et donc que la promotion du film se fera automatiquement à vitesse grand V. N’est-ce-pas là, également, une forme de publicité ou de promotion déguisée ?

Ce qui est certain, c’est qu’il y a de l’argent à se faire dans le monde des médias et que la publicité s’immisce partout. La différence, pour en revenir à l’article du Monde de la semaine dernière, doit donc se faire entre ceux qui le font en respectant les lois et ceux qui le font en violation avec les lois.

A partir du moment où un webmestre insère de la publicité par affiliation dans ses écrits en respectant les lois : c’est-à-dire en ne cachant pas les défauts du produit, en informant honnêtement le client et en ne cachant pas le caractère publicitaire du lien, où est la différence avec un autre genre de publicité ?

Ce qui peut gêner en revanche, c’est le caractère intrusif d’un logiciel ou d’une application de monitoring, alors jouons carte sur table :

  • Il est illégal d’espionner quelqu’un contre son plein gré et d’enfreindre au secret des communications
  • La surveillance ne peut se faire qu’avec l’accord écrit de la personne
  •  Un logiciel tel que mSpy peut être utilisé légalement sur votre propre smartphone comme un contrôle parental tout bête ou un outil de sauvegarde de vos propres données, par exemple en cas de perte ou de vol 

A partir du moment où ces faits sont bien dits, on est pour ou on contre un logiciel de monitoring, mais cela n’est plus du tout le même débat.

Catégories Web

Maquillez votre adresse IP

Être anonyme sur internet

banniere abonner nordvpn

Laisser un commentaire