Humanisme : la plus grande erreur de l’humanité ?

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Écrit par Mallory Lebel

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Le terme d’humanisme m’a toujours attiré, sans que je connaisse véritablement la définition de cette pensée. En fait, je viens de me rendre compte aujourd’hui, à 41 ans, que mon attachement à l’humanisme était peut-être la plus grande bêtise de ma vie. Je m’explique dans cet article.

Définition Larousse

L’article de Larousse sur l’humanisme est intéressant parce qu’il ne cache pas combien ce terme français est un des plus difficiles à définir. En effet, ce terme n’a jamais été clairement défini, il part d’un courant de pensées puis il s’est transformé avec les époques.

Essai de définition que l’on retrouve plus détaillée dans l’encyclopédie citée :

Humanisme : Toute philosophie de la vie humaine qui, prenant l’homme et ce qui le concerne comme le centre, la mesure et la fin supérieure de toutes choses, s’applique avec ferveur à connaître et à expliquer toujours plus largement la nature humaine dans ce qu’elle a d’universel et de permanent, à favoriser, dans un souci perpétuel de renouveau fondé sur la tradition, son plus harmonieux épanouissement, à défendre, enfin, au besoin, toutes les valeurs humaines là où elles peuvent se trouver, de quelque manière, menacées.Larousse

Ce que personnellement j’entendais par humanisme

Je me suis toujours senti profondément humaniste parce que j’ai toujours privilégié l’être humain aux autres êtres vivants et que j’ai toujours eu foi dans le devenir de l’être humain. Ma pensée était du genre :

  • Certes l’être humain est destructeur de son environnement mais tôt ou tard il conquerra d’autres planètes et colonisera l’univers
  • Certes l’être humain a des actions cruelles envers les autres êtres vivants mais c’est parce qu’il est doté d’une âme immortelle dotée d’un but divin

Cette deuxième assertion a tendance à tout justifier. C’est un peu facile.

Humanisme

Pourquoi l’humanisme serait une erreur

L’humanisme devient une erreur tout simplement à partir du moment où l’on s’intéresse à la vérité quant à l’origine de l’être humain (vous remarquerez que j’évite d’utiliser le terme d’homme qui devient trop difficile à utiliser en raison de son opposition au mot femme – Dommage parce que le terme d’homme, qui tend à disparaître sous une impulsion politique, était un merveilleux mot, court, beau et efficace dans son caractère global).

Lorsqu’on s’intéresse aux origines de l’être humain, on finit par admettre deux conclusions différentes :

1/ L’homme Homo Sapiens a moins de 300 000 ans d’existence (ce qui est très court) et n’est qu’un singe parmi d’autres espèces de singes. Ça fait mal à notre ego mais c’est comme ça, il faut bien se le rentrer dans la tête (voir le site hominides.com).

2/ Aujourd’hui l’homme a éradiqué la majorité des êtres espèces vivantes qui le côtoyaient à ses débuts – même des espèces plus proches de nous comme le loup ou le lion n’existent quasiment plus que dans les fables, nous ne les côtoyons plus. Principalement, ne restent sur Terre à ses côtés que les animaux qu’il a réussi à domestiquer et qu’il a donc transformés génétiquement selon sa volonté (vaches, brebis, cochons, chiens, chats).

Pour moi, l’humanisme consiste à croire en un but divin de l’être humain qui justifierait tout le mal qu’il fait autour de lui.

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Or cette théorie ne tient pas quand on réalise que l’homme n’est qu’un singe ayant évolué, que les autres singes ont eux aussi une conscience identique de leur propre personne, que du coup l’âme dont se revendique l’être humain n’existe pas et qu’aucun but supérieur ne peut venir justifier sa domination.

De fil en aiguille, la domination de l’être humain ne peut s’expliquer que par la loi du plus fort : il a éradiqué les autres espèces parce qu’il est devenu le plus fort, principalement en raison de son mode de reproduction et de sa capacité à produire sa propre nourriture.

L’humanisme est-il mort ou condamné ?

Je pense. Cette pensée ne tiendra pas avec l’évolution de nos découvertes. Les grandes théories du passé : l’existence de l’âme, l’existence d’un esprit, l’existence de Dieu, la suprématie de l’être humain, l’existence d’un éther qui remplirait l’univers, toutes ces théories fumeuses ne tiendront pas face aux avancées scientifiques (lire à ce sujet le livre Homo Deus de Yuval Noah Harari).

Les scientifiques, comme nous tous, ont tendance à oublier une chose essentielle que je ne commence à comprendre que depuis peu : notre vision de la réalité est entièrement faussée par la perception que nous avons de nous-même.

Philip K. Dick nous avait pourtant mis sur la voie : ce qui différencie l’être humain des autres animaux, c’est peut-être cette déformation de la réalité, dans son cerveau, qui lui fait percevoir le monde autocentré, avec une exagération anormale de son importance.

Impossible de vraiment le vérifier, du moins en l’état actuel de nos connaissances. Mais je pense vraiment qu’une mutation anormale de notre ADN nous a poussés, un beau jour mais certainement à nos débuts, à nous imaginer que nous avions un rôle particulier dans l’univers.

Ce sentiment religieux nous différencie peut-être (car il est impossible de vraiment le savoir), nous différence peut-être des autre animaux. Nous avons le sentiment faux de notre prédestination. Ce sentiment ne peut venir que d’une mutation de notre ADN. Il nous pousse à nous croire supérieurs à la mêlée des autres singes, des autres mammifères, des autres êtres existants. Cet égo démesuré nous caractériserait avant tout.

En quoi l’humanisme serait-il une erreur ?

L’humanisme serait une erreur parce que ce sentiment de supériorité n’est pas réel, c’est une fausse impression que nous avons. L’être humain en général se croit supérieur aux autres animaux, mais allons plus loin : pour les mêmes raisons, chaque être humain se croit lui aussi supérieur à son prochain.

Le jour où nous nous frotterons à plus fort que nous (j’entends par là une espèce extra-terrestre plus forte que nous), la dure réalité nous causera alors un choc dont nous serons incapables, génétiquement, de nous remettre.

Si ce jour n’arrive jamais, j’ai bien peur que notre espèce dégénère en quelque chose de monstrueux.

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