Comment faire face au harcèlement et à l’intimidation sur internet

Il existe de nombreuses formes de harcèlement en ligne, et de nombreux termes sont utilisés pour décrire ces types de harcèlement, notamment le cyber-harcèlement, le trolling, le flaming, le doxxing, etc. Quelle que soit l’approche utilisée, les auteurs utilisent des informations personnelles, des messages injurieux ou un comportement intimidant pour vous causer une détresse émotionnelle. Les réseaux sociaux sont généralement la plateforme de prédilection des auteurs, qui ont tendance à se cacher derrière de faux profils (ou des profils piratés) pour cibler leurs victimes.

Si vous ne vous sentez pas en sécurité et que le harcèlement persiste, vous êtes peut-être victime de cyberharcèlement.

Harcèlement et intimidation en ligne : À faire en premier lieu

Il y a quelques mesures importantes à prendre dès le début du harcèlement :

1. Documentez tout
2. Conservez une copie de tous les cas de harcèlement en ligne
3. Faites une capture d’écran ou imprimez les pages.
4. Essayez d’obtenir les messages ainsi que les pages de profil d’où proviennent les abus. Cela constituera une preuve utile pour la police ou les plateformes de réseaux sociaux si le harcèlement s’intensifie. Cela vous permettra également d’avoir une copie si l’auteur supprime ses messages et son profil.
5. Signalez-le à la police : La police prend très au sérieux les signalements de harcèlement en ligne et dispose d’une grande expérience dans ce domaine. Signalez rapidement les abus à la police, soit directement, soit via le service de dépôt de plainte en ligne.
6. Concentrez-vous sur votre sécurité sur internet : À mesure que l’auteur recueille de plus en plus d’informations à votre sujet, il est fréquent qu’il veuille essayer d’accéder à vos comptes, tels que vos réseaux sociaux et votre messagerie électronique. Il est essentiel d’avoir des mots de passe forts et d’activer l’authentification à deux facteurs (ici un bon gestionnaire de mots de passe qui les enregistre pour vous). Il vaut également la peine d’examiner quelles informations personnelles vous concernant sont disponibles sur internet et d’essayer d’en supprimer autant que possible. Par exemple, recherchez votre nom sur Google et voyez si vous trouvez votre adresse, votre numéro de téléphone ou les endroits où vous passez régulièrement du temps (à lire : Comment supprimer vos informations personnelles d’internet : Guide gratuit).
7. N’oubliez pas que ce n’est pas votre faute : Les auteurs d’abus en ligne peuvent être des personnes que vous connaissez ou de parfaits inconnus. En raison de problèmes émotionnels et mentaux, ces personnes passent leur temps à vouloir provoquer et causer de la détresse. Ce n’est pas votre faute. Parlez de ces abus à un proche et contactez une association spécialisée dans l’aide aux victimes si vous voulez bénéficier d’un soutien émotionnel professionnel.

Comment réagir face au harcèlement sur internet

1. Essayez de ne pas réagir : Comme la plupart des intimidateurs, les auteurs d’abus en ligne agissent pour provoquer une réaction et voir qu’ils font du mal. Ne leur donnez pas satisfaction et ne vous engagez pas dans une dispute en ligne. Ignorez simplement les commentaires et il y a de chances que la personne passe à une autre cible.
2. Évitez de supprimer le contenu, sauf s’il contient des informations personnelles ou sensibles : Supprimer les commentaires montre qu’ils ont été lus et incite souvent l’auteur des abus à publier des commentaires plus fréquents et plus blessants. Les personnes qui lisent les commentaires, qu’il s’agisse de membres de votre famille ou de parfaits inconnus, verront qu’il s’agit de commentaires et les ignoreront. Mais si les commentaires contiennent des informations personnelles (telles que vos coordonnées) ou des images sensibles que vous ne voulez pas voir sur internet, supprimez-les immédiatement.
3. Signalez l’abus aux réseaux sociaux ou à la plateforme de communication : Presque tous les réseaux sociaux et plateformes de communication disposent désormais d’un moyen de signaler les abus en ligne. Chaque plateforme prend des mesures différentes, mais toutes prendront l’abus au sérieux et vous aideront à le résoudre.
4. Bloquez les comptes incriminés : Si l’auteur persiste, bloquez les comptes de réseaux sociaux, d’email et de messagerie instantanée utilisés. Il est possible que l’auteur crée de nouveaux profils et continue ses abus, mais il suffit de le signaler et de le bloquer à nouveau.
5. Si vous ressentez le besoin de répondre, tenez-vous-en aux faits : Ne vous laissez pas emporter par vos sentiments et ne vous engagez pas dans une dispute en ligne. Exposez les faits et passez à autre chose.

Si vous êtes victime de harcèlement

1. Sachez que ce n’est pas votre faute – Personne ne mérite d’être victime de harcèlement. Si quelqu’un se montre cruellement envers vous de manière répétée, c’est le résultat de ses propres problèmes personnels. Sachez que ce n’est pas votre faute.
2. Demandez de l’aide – Surtout si ce comportement vous affecte vraiment. Vous méritez d’être soutenu. Cherchez quelqu’un qui peut vous écouter, vous aider à comprendre ce qui se passe et à surmonter cette épreuve : un ami, un membre de votre famille ou peut-être un adulte en qui vous avez confiance.
3. Ne réagissez pas et ne ripostez pas – Parfois, une réaction est exactement ce que recherchent les agresseurs, car ils pensent que cela leur donne un pouvoir sur vous, et vous ne voulez pas donner de pouvoir à un tyran. Quant à riposter, se venger d’un tyran vous transforme en tyran et peut transformer un acte méchant en une réaction en chaîne. Si vous le pouvez, éloignez-vous de la situation. Si vous ne le pouvez pas, l’humour peut parfois désarmer ou distraire une personne qui vous intimide.
4. Dites à la personne d’arrêter – C’est à vous de décider. Ne le faites pas si vous ne vous sentez pas à l’aise, car vous devez clairement faire comprendre que vous ne tolérerez plus ce comportement. Vous pouvez vous entraîner au préalable avec une personne de confiance, comme un parent ou un ami proche.
5. Utilisez les outils à votre disposition – La plupart des applications et services de réseaux sociaux vous permettent de bloquer une personne. Que le harcèlement se produise dans une application, par SMS, dans des commentaires ou sur des photos taguées, rendez-vous service et bloquez la personne. Vous pouvez également signaler le problème au service concerné. Cela ne mettra probablement pas fin au harcèlement, mais vous n’aurez plus à le subir et vous serez moins tenté(e) de répondre.

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Harcèlement : conseils aux parents et tuteurs

Chaque cas de cyberintimidation est différent et doit être pris au sérieux.

1. Dites la vérité : expliquez la réalité de la pandémie afin d’apaiser les angoisses et de dissiper les idées fausses.
2. Socialisez : offrez aux enfants davantage de temps et d’occasions d’interagir avec leurs amis et leur famille via des plateformes virtuelles. En période de crise et d’incertitude, il est essentiel pour le développement sain des enfants qu’ils puissent socialiser et rester en contact avec leurs amis et leurs proches.
3. Soyez actifs : encouragez l’activité physique tout en respectant la distanciation sociale. Les parents doivent se sentir habilités à superviser et à surveiller les interactions sociales de leurs enfants sur toutes les plateformes virtuelles.
4. Augmentez la communication sans écran : profitez des repas en famille ou des moments passés ensemble pour discuter avec vos enfants. Encouragez-les à ranger leurs appareils pendant ces moments afin de favoriser une véritable communication.
5. Parlez-leur de sécurité : ayez des conversations adaptées à leur âge avec vos enfants sur la sécurité sur Internet, les comportements appropriés sur internet et ce qu’ils doivent faire si quelqu’un se comporte de manière inappropriée envers eux ou leurs camarades.
6. Ne faites pas honte à votre enfant : votre enfant peut ne pas vous dire qu’il est victime de harcèlement ou d’intimidation, car cela impliquerait de partager avec vous ses publications ou ses photos sur les réseaux sociaux. Les parents sont souvent surpris de découvrir les types de comportements en ligne des élèves et leur fréquence. Vous devez favoriser une discussion ouverte et constructive avec votre enfant en éliminant toute honte de la conversation.

Laissez-les parler

Donnez-leur l’espace nécessaire pour partager ce qu’ils veulent à leur manière et écoutez-les.

Essayez de résister à la tentation de les interrompre parce que vous savez ce qui se passe, posez des questions si nécessaire, mais laissez-les parler. S’il y a un moyen sûr de dissuader un enfant de demander de l’aide, c’est de le faire se sentir gêné ou honteux de demander de l’aide. Les temps changent et certaines choses que font les jeunes aujourd’hui peuvent parfois nous faire grimacer, mais le comportement inhérent est le même que lorsque nous avions leur âge.

Ne leur refusez pas l’accès à la technologie

Lorsque nous parlons aux jeunes des obstacles qui les empêchent de demander de l’aide, ils nous disent souvent qu’ils ont peur qu’on leur confisque leur appareil. Rassurez-les en leur expliquant que cela n’arrivera pas s’ils parlent de ce qui les préoccupe sur Internet.

Parlez-en à leur école

Les écoles jouent un rôle essentiel dans la résolution des comportements abusifs sur Internet. Elles disposent d’une multitude d’outils efficaces, tels que la boîte à outils anti-harcèlement Enable. Elles ont mis en place des politiques anti-harcèlement et comportementales afin d’assurer la sécurité de tous les élèves. À ce titre, elles voudront être informées de tout incident susceptible d’affecter le bien-être d’un enfant.

Recueillez les preuves du harcèlement et tous les détails supplémentaires sur le contexte de la situation et la durée du harcèlement. Il est utile d’en discuter avec votre enfant et vous pouvez envisager d’en parler ensemble à l’école.

Contactez la police si vous craignez pour sa sécurité

Si vous pensez que votre enfant est en danger immédiat, n’hésitez pas à appeler la police. De même, s’il y a une menace directe de violence ou de préjudice dans une conversation, vous pouvez également contacter la police pour obtenir de l’aide.

Conseils aux élèves

1. Conservez les preuves : prenez des captures d’écran ou enregistrez des vidéos de tout comportement préjudiciable envers vous-même ou autrui.
2. Faites une pause : ne vous connectez pas inutilement aux réseaux sociaux lorsque vous vous sentez anxieux.
3. Socialisez : contactez activement vos amis et votre famille pour leur parler de ce que vous ressentez et élaborez un plan pour socialiser à distance.
4. N’interagissez pas avec des inconnus : modifiez vos paramètres de confidentialité pour vous assurer que tous vos comptes sur les réseaux sociaux ne sont visibles que par vos amis que vous connaissez et en qui vous avez confiance. Bloquez et supprimez de votre liste d’amis toute personne abusive ou nuisible.
5. Préservez votre vie privée : ne divulguez pas vos informations personnelles. Ne publiez pas votre adresse postale, votre email, votre numéro de téléphone ou toute autre information personnelle. Utilisez un arrière-plan pour toutes vos sessions virtuelles afin que les autres ne puissent pas voir votre intérieur.
6. Ignorez les trolls : ne réponds pas aux messages méchants ou provocateurs. Les provocations ont tendance à s’intensifier avec l’interaction, il est donc préférable de ne pas y répondre.
7. Demandez de l’aide : parle à quelqu’un en qui tu as confiance pour lui dire comment tu te sens et de quel soutien tu as besoin.
8. Signalez : signale les cas d’intimidation et de harcèlement lorsqu’ils se produisent. Signale l’incident à la plateforme de réseaux sociaux concernée, à tes enseignants et à tes parents.
9. Soyez un défenseur : si vous voyez une photo ou une vidéo à caractère sexuel explicite circuler, ou si vous remarquez que des personnes harcèlent quelqu’un sur Internet avec des commentaires intimidants et blessants, ne diffusez pas l’image et ne contribuez pas au harcèlement.

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Conseils pour les enseignants

1. Définissez vos attentes : indiquez clairement dès le départ les comportements respectueux que vous attendez de tous les élèves. Répétez ces attentes au début de chaque session virtuelle.
2. Utilisez des arrière-plans prédéfinis : demandez aux élèves d’utiliser un arrière-plan prédéfini lors de toutes les sessions virtuelles afin d’éviter qu’ils ne puissent voir l’intérieur de leur domicile et qu’ils n’utilisent des arrière-plans inappropriés ou offensants.
3. Sécurisez la technologie : assurez-vous que toutes les sessions virtuelles à distance sont sécurisées et privées. Protégez toutes les vidéoconférences ou appels par un mot de passe et utilisez un mot de passe différent pour chaque session ; n’utilisez pas la fonctionnalité de salle d’attente des vidéoconférences pendant les sessions virtuelles (des chercheurs ont découvert des failles de confidentialité dans cette fonctionnalité).
4. Conserver les preuves : encouragez les élèves à veiller les uns sur les autres et à prendre des captures d’écran ou des enregistrements vidéo de tout comportement préjudiciable envers eux-mêmes ou autrui.
5. Surveiller les interactions : surveillez de près les interactions sur Internet qui relèvent de votre compétence. Désignez une personne (assistant enseignant ou bénévole) chargée de surveiller les discussions et/ou les interactions et le comportement en ligne.
6. Signalement éclairé : veillez à ce que les élèves sachent à qui, où et quand signaler les cas de cyberintimidation et/ou de harcèlement.
7. Tolérance zéro pour les mauvais comportements : indiquez clairement que le harcèlement et/ou les intimidations ne seront pas tolérés, et définissez et expliquez les sanctions disciplinaires claires qui seront appliquées en cas de tels comportements.
8. Reconnaissez que la pandémie est effrayante : tout le monde s’adapte à une nouvelle normalité chaotique, il est donc d’autant plus nécessaire d’être gentil les uns envers les autres et de se soutenir mutuellement.
9. Créez un espace sûr : intégrez des interactions positives entre pairs au quotidien afin de créer un environnement d’apprentissage à distance sûr.
10. Renforcez la communication : prenez des nouvelles des élèves que vous savez particulièrement vulnérables, qui ont besoin d’un lien plus profond et qui ont besoin d’encouragements ou de responsabilisation.