Malakir Bloodwitch : sorcière sanguinaire
Cette illustration n’est rien moins que mon coup de coeur du moment : elle représente une sorcière « Malakir » vampire.
J’aime le réalisme de cette peinture et son côté antique. Contrairement à de nombreuses illustrations contemporaines, celle-ci semble avoir été peinte à la manière classique du préraphaélite ou de la Renaissance.
On sent chez l’illustratrice Shelly Wan une inspiration littéraire et symbolique, presque biblique. Sa peinture se situe dans l’histoire, elle n’est pas une oeuvre créée de toutes pièces et venant de nulle part.
Ainsi, Malakir Bloodwitch ne semble pas être une créature inventée : elle a un lourd passé derrière elle, elle vit depuis des siècles et des siècles, et l’illustration rend bien cet état d’esprit.
La carte Magic l’Assemblée (Magic the gathering)
Comme vous l’avez deviné, Malakir Bloodwitch est l’illustration d’une carte du jeu Magic the gathering.
Cette carte ne m’a pas frappée au début. Mais avec le temps, plus je la joue plus j’ai l’occasion de constater sa force. Elle est impressionnante pour de multiples raisons :
- d’abord elle n’est pas excessive en terme de manas. 4/4 pour une créature volante à 5 manas, on reste dans la norme.
- elle a la protection contre le blanc, le grand ennemi des jeux noirs, ce qui demeure particulièrement intéressant notamment dans un format où la couleur blanche est beaucoup jouée.
- même si vous ne jouez pas beaucoup de vampires dans votre jeu, le gain de vie n’est pas négligeable (au pire vous gagnez un point de vie et votre adversaire en perd un) ; il peut suffire à renverser la situation, par exemple contre un jeu rouge pur.
Verdict
On peut se passer de ce vampire dans un jeu weenie aggro en raison de son coût assez élevé en mana, mais dans un jeu contrôle la carte est très bonne. Personnellement j’en joue 4 dans un jeu Crypt-Vampires, je n’ai jamais été déçu d’en piocher une.
Je l’aime encore plus que Sengir Vampire. Cette carte est comme un élémentaire d’air noir avec une protection contre le blanc et en plus elle a un effet Kokusho-etb qui va au moins drainer 1 vie. Dévastateur dans les parties multijoueurs.
Les créatures noires pour le début et le milieu de partie n’ont normalement pas un très bon rapport coût-efficacité, mais les Vampires de Zendikar sont comme « ouais, peu importe » et ignorent simplement ce fait.
Cette carte a un grand potentiel. Elle se compte comme un vampire que vous maîtrisez lorsque vous la jouez. Au moment où elle se résout, elle est sous votre contrôle, puis sa capacité s’active, donc quand elle est lancée, vous avez au moins un point de lien de vie.
Les deux mobs qui font vraiment la différence sont Malakir Bloodwitch et Butcher of Malakir. Il faut du temps pour les mettre en place, mais ils font basculer le jeu une fois qu’ils arrivent.
Bloodwitch va régulièrement drainer le deck. Dans un deck tribal Vampire, c’est en quelque sorte un Gary Pro-Blanc volant. Vous seriez surpris de voir à quel point ce Pro-Blanc fait souvent la différence.
Dans le même ordre d’idée, le Butcher rend brusquement vos créatures beaucoup moins faciles à tuer.
Une sorcière n’est pas belle
Le défaut que l’on retrouve à l’heure actuelle chez pas mal de dessinateurs est celui de vouloir rendre « beau » chacun de leurs personnages. Une sorcière vampire ne doit pas être belle. Et Shelly Wan n’est pas tombée dans le piège.
Elle nous dessine une femme dotée de dreadlocks : ce genre de coiffure peut paraître moderne mais on peut très bien imaginer une sorcière millénaire faisant évoluer sa mode avec le temps.
Ses habits en haillon et ses sous-vêtements apparents donnent l’impression d’une femme qui se néglige ou qui n’est pas forcément propre.
Ses bracelets nous renvoient à la mode « hippie » : cette sorcière marginale rejette à l’évidence la société de consommation et semble avoir pour mot d’ordre la liberté.
Enfin, ses yeux m’apparaissent entièrement blancs ; on est loin du style manga aimant dessiner des yeux gigantesques, brillants, luisant de mille reflets. Ici nous avons bel et bien affaire à une mort-vivante !
Le sang
J’aime la représentation du sang. Elle se veut réaliste : on voit les gouttelettes s’égrener au gré du vent.
Il fallait oser cette représentation car, surtout dans les médias américains, ce genre de détail peut facilement être censuré. C’est peut-être la raison pour laquelle la couleur du sang est volontairement flashy : une couleur grenat et plus sombre aurait peut-être semblé trop près de la vérité pour les adolescents achetant ce genre de carte.
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Belle illustration et bonne carte effectivement, surtout en bloc 🙂
Cette sorcière me fait penser à Méduse.