Qu’est-ce que l’inégalité ?
L’inégalité peut être considérée sous différents angles, qui sont tous liés.
L’exemple le plus courant est l’inégalité des revenus, qui se réfère à la mesure dans laquelle les revenus sont répartis de manière égale au sein d’une population.
- Les concepts connexes sont l’inégalité au cours de la vie (inégalité des revenus pour un individu au cours de sa vie),
- l’inégalité de la richesse (répartition de la richesse entre les ménages ou les individus à un moment donné)
- et l’inégalité des chances (impact sur le revenu de circonstances sur lesquelles les individus n’ont aucun contrôle, telles que le statut socio-économique de la famille, le sexe ou l’origine ethnique).
Tous ces concepts d’inégalité sont liés et offrent des perspectives différentes mais complémentaires sur les causes et les conséquences de l’inégalité, ce qui permet de mieux orienter les gouvernements lorsqu’ils élaborent des politiques spécifiques visant à lutter contre l’inégalité.
Comment l’inégalité des revenus est-elle mesurée ?
Le coefficient de Gini est une mesure typique de l’inégalité des revenus. Le coefficient varie entre 0 et 1, 0 représentant l’égalité parfaite et 1 l’inégalité parfaite.
La plupart des analyses sont centrées sur le concept d’inégalité des revenus tel qu’il est appréhendé par le coefficient de Gini, qui est disponible pour un grand nombre de pays et pour des périodes relativement longues. Sauf indication contraire, l’inégalité de revenu de Gini se réfère au revenu disponible ou à la consommation et reflète donc déjà toute redistribution par le biais d’impôts et de transferts.
Quelles sont les causes de l’inégalité ?
Une série de facteurs mondiaux et nationaux ont été proposés pour expliquer les tendances en matière d’inégalité des revenus. Les principaux facteurs sont les suivants :
Les facteurs mondiaux, tels que le progrès technologique, la mondialisation et les cycles des prix des matières premières, jouent un rôle important.
Par exemple, le progrès technologique a contribué à l’augmentation des compétences, car les personnes ayant un niveau d’éducation supérieur ont un avantage comparatif dans l’utilisation des nouvelles technologies. En Europe occidentale et aux États-Unis, le progrès technologique s’est également traduit par une diminution des emplois de la classe moyenne, un phénomène connu sous le nom de polarisation de l’emploi.

Les facteurs propres à chaque pays, tels que ceux liés à l’évolution et à la stabilité économiques, ainsi qu’aux politiques nationales – notamment l’intégration financière, les politiques fiscales redistributives, ainsi que la libéralisation et la déréglementation des marchés du travail et des produits – jouent également un rôle important dans l’explication des tendances en matière d’inégalité au sein des pays.
Quelles sont les conséquences des inégalités ?
Si une certaine inégalité est inévitable dans un système économique fondé sur le marché en raison des différences de talent, d’effort et de chance, une inégalité excessive peut :
- éroder la cohésion sociale
- conduire à une polarisation politique
- et, en fin de compte, réduire la croissance économique
Mais quand l’inégalité est-elle excessive ? Il n’y a pas de réponse facile, mais cela dépend de plusieurs facteurs propres à chaque pays, notamment le contexte de croissance dans lequel les inégalités apparaissent, ainsi que les préférences de la société.
Faits essentiels sur l’inégalité des revenus
Les inégalités mondiales diminuent rapidement depuis les années 1990. Au cours du dix-neuvième et de la majeure partie du vingtième siècle, l’inégalité mondiale a augmenté de façon spectaculaire, reflétant les disparités croissantes entre les revenus par habitant des pays, les économies avancées ayant pris un essor considérable par rapport au reste du monde.
La reprise de la coopération économique mondiale au milieu du XXe siècle a ouvert une ère de croissance et de développement. Par la suite, les taux de croissance du PIB par habitant se sont accélérés dans les pays moins développés, en particulier en Asie, entraînant une convergence des niveaux de revenus entre les pays.
Des millions de ménages sont sortis de la pauvreté. En conséquence, l’inégalité des revenus au niveau mondial s’est d’abord stabilisée, puis a commencé à diminuer rapidement au cours des trois dernières décennies.
Il convient toutefois de noter que toutes les régions du monde ne connaissent pas une convergence des revenus avec les pays plus développés. En Afrique subsaharienne, par exemple, la croissance des revenus a été en moyenne plus modeste qu’en Asie.
La crise du COVID-19 risque d’annuler certaines avancées en matière de réduction des inégalités dans le monde. Il est probable qu’elle aggravera les inégalités mondiales car les économies avancées disposent en général de plus de ressources pour faire face aux retombées de la pandémie et à l’effort de redressement qui s’ensuit.
Inégalité des revenus au niveau mondial
Les inégalités à l’intérieur des pays ont augmenté. Si les progrès réalisés dans la réduction des inégalités mondiales au cours des trente dernières années ont été remarquables, les inégalités à l’intérieur des pays se sont accrues, en particulier dans les économies avancées.
Au cours des trois dernières décennies, plus de la moitié des pays et près de 90 % des économies avancées ont connu une augmentation des inégalités de revenus, certains pays enregistrant une hausse de leur coefficient de Gini supérieure à deux points.
Parmi les principaux facteurs à l’origine de l’augmentation de l’inégalité des revenus au sein d’un pays, relevés dans la littérature, figurent :
- le progrès technologique,
- la mondialisation,
- les cycles des prix des produits de base
- et les politiques économiques nationales telles que les politiques fiscales de redistribution et les politiques du marché du travail et des produits.
Évolution de l’inégalité des revenus
L’augmentation des dépenses sociales a été utilisée pour lutter contre les inégalités. La politique fiscale est un instrument clé dont disposent les gouvernements pour atteindre leurs objectifs en matière de répartition.
Dans les économies avancées, les impôts et les transferts réduisent les inégalités de revenus d’un tiers, la majeure partie de ce résultat étant obtenue grâce aux dépenses sociales publiques (telles que les pensions et les prestations familiales).
L’ampleur de la redistribution fiscale est encore plus élevée si l’on inclut l’impact redistributif des dépenses en nature, telles que l’éducation et la santé, ou encore les impots sur le revenu. Il est donc important de veiller à ce que les dépenses sociales soient adéquates, efficaces et durables.