Mes conseils pour ne pas être bloqué sur une page blanche

Si vous avez déjà regardé fixement votre page blanche sans trouver les mots pour la noircir, vous n’êtes pas le seul. Mark Twain avait parfois cette expérience devant une machine à écrire, et Geoffrey Chaucer vivait parfois cette angoisse avec un parchemin vide et un stylo plume.

Que faire si vous êtes bloqué avec une date butoir à respecter, si vous essayez de rédiger votre présentation commerciale, votre roman, si vous terminez votre thèse de doctorat sur la symbolique végétale dans Hamlet ou si vous terminez votre article sur la manière dont le chewing-gum contribue à la virilité ?

Le processus créatif

Il est important de comprendre les différentes phases d’un projet d’écriture.

La planification est l’étape lors de laquelle vous élaborez un plan général. Il peut s’agir de l’essentiel d’une intrigue ou des points que vous essayez de faire valoir dans une monographie. Cette phase comprend des étapes de recherche. Si c’est une histoire, vous devez détailler les personnages pour esquisser leur personnalité et leur passé afin qu’ils prennent vie. Il n’est pas nécessaire que ce soit trop détaillé, mais idéalement, vous aurez suffisamment d’informations à leur sujet pour pouvoir imaginer une conversation avec eux ou savoir comment ils réagiraient dans une situation donnée.

Le montage est assez explicite. Il s’agit de vérifier l’orthographe et la grammaire ; aucun traitement de texte ne peut détecter toutes les erreurs. C’est à ce moment-là que vous affinez votre style et corrigez les problèmes de logique et de cohérence.

L’écriture est la partie la plus importante. C’est le fait de donner un sens aux mots. Quand votre projet démarre, vous n’avez rien d’écrit, et c’est là que beaucoup de gens se retrouvent bloqués. Bien que la planification soit le premier élément de la liste, il est fort probable que vous ayez au moins une idée de base sur ce que vous voulez faire. Il faut alors établir de l’ordre dans vos priorités.

Le flux créatif

La plupart des écrits ont lieu pendant une période de flux créatif. Ce n’est pas exactement une transe, mais plutôt un état de conscience différent. Il s’inscrit dans une démarche artistique. Le flux créatif est nécessaire même lors de l’écriture d’un logiciel. C’est comme si vous vouliez discuter avec quelqu’un mais que vous ne savez pas quoi dire en premier. Le flux créatif est l’impulsion de départ qui vous lance.

Si vous avez l’inspiration, déposez vos idées aussi vite que vous pouvez taper, sans vous soucier des fautes d’orthographes : vous corrigerez le style plus tard.

J’ai vécu des expérience lors desquelles mes histoires s’écrivaient d’elles-mêmes. Ne pas être capable d’entrer dans le flux créatif provoque le redoutable blocage de l’écrivain. Jusqu’à ce que votre première ébauche soit terminée, essayez toujours de trouver l’inspiration, elle fera se dérouler vos phrases comme par magie.

Ce que la planification et la révision ont en commun, c’est qu’elles sont assez analytiques et axées sur les détails. L’hémisphère gauche du cerveau est engagé. De son côté, la phase de l’écriture est principalement une activité du cerveau droit. C’est là que les fonctions artistiques de l’esprit se produisent. Il s’agit d’un processus très différent de la planification et du montage.

Notez qu’on ne peut pas à la fois faire travailler son cerveau droit et son cerveau gauche en même temps.

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Se mettre dans le bon état d’esprit

Pour entrer dans le flux créatif de la phase d’écriture, il faut changer de vitesse mentalement. Trouver l’inspiration ne se fait pas sur commande, pas plus que vous ne vous endormez à volonté.

Une bonne musique d’ambiance peut aider, quelque chose qui convient à la tâche. Personnellement, écouter Worakls, N’TO, Joachim Pastor ou Stereoclip m’aide beaucoup.

Si vous choisissez des chansons et que les paroles deviennent distrayantes, trouvez quelque chose d’instrumental ou chanté dans une langue que vous ne comprenez pas. Les anciens invoquaient les Muses pour entrer dans l’esprit des choses ; cela peut peut-être vous convenir.

Une fois que vous êtes dans le flux créatif, il est facile d’être distrait. Prévoyez du temps pour ne pas être dérangé. Prévoyez des biscuits et votre thé préféré pour ne pas avoir à vous lever. Mettez de côté les soucis et autres pensées étrangères, concentrez-vous sur le projet en cours. Si nécessaire, dîtes à ceux qui vous entourent que vous devez terminer quelque chose. S’ils ne vous laissent pas tranquille, persuadez-les au moins de fermer leur bouche…

Comme la plupart des travaux d’écriture se font aujourd’hui sur ordinateur, il est difficile d’éviter les distractions. Par conséquent, vous devez vous discipliner. Évitez les courriels, les jeux vidéo, les graphiques, le porno, tout ce qui vous éloigne de votre tâche. Éteignez la sonnerie du téléphone ou mettez-le carrément dans une autre pièce si vous êtes accro aux notifications.

Le montage de votre écrit doit être fait avec une tête claire, sinon vous ferez des erreurs. Bizarrement, le flux créatif peut se produire même lorsque vous êtes fatigué. Certains écrivains préfèrent même se soûler (à l’époque, beaucoup préféraient l’absinthe, bien que la recette aujourd’hui soit difficile à obtenir -les histoires effrayantes à ce sujet étaient assez exagérées.) Tout cela est laissé à votre discrétion personnelle. Cependant, il est conseillé de ne pas trop en faire et de ne pas se servir de ces rituels comme de béquilles, sans quoi vous en deviendrez dépendants.

→ Pour ou contre l’élaboration d’un plan pour un roman ?

Allumez l’étincelle !

Vous regardez fixement un manuscrit vierge, et les mots ne se détachent pas du bout de vos doigts. Mettez par écrit vos pensées et écrivez une phrase ou deux. N’importe quoi. Voyez si vous pouvez aligner quelque chose. Allez aussi loin que possible. C’est ce qui fait passer les vitesses. Bientôt, vous aurez un paragraphe ou deux. Avec un peu de chance, les mots se mettront à voler au bout de vos doigts. Avancez le plus vite possible dans cette direction.

Il n’est pas nécessaire d’enchaîner vos idées dans un ordre particulier. Ce qui compte, c’est la vitesse. Ne vous attardez pas à corriger les erreurs, sinon vous retournerez en mode édition. Si les idées commencent à venir plus vite que vous ne pouvez les mettre en phrases, notez les ailleurs pour pouvoir reprendre le fil plus tard.

Il n’est pas possible de rédiger un roman en une seule séance. Avec mon dernier, treize chapitres et 84 000 mots n’ont certainement pas pu naître du jour au lendemain. Il faudra donc s’arrêter et venir le reprendre plus tard. Rassurez-vous : rallumer l’étincelle est plus facile quand vous avez déjà quelque chose d’écrit.

Lorsque vous poursuivez le lendemain, vous pouvez commencer en mode édition, mettre les choses en ordre, faire des transitions, puis polir ce que vous avez déjà écrit précédemment. Lorsque vous commencez à penser à autre chose, passez en mode écriture et commencez à créer de nouveaux paragraphes.

Parfois, vous devrez revenir au mode planification, surtout si vous avez besoin d’élaborer quelque chose de logique ou d’orienter les choses. C’est très bien, mais dès que vous avez une idée, écrivez-la. Ne perdez pas son idée. Si nécessaire, passez à un autre projet d’écriture, et revenez au premier plus tard.

Si tous ces conseils échouent, commencez à faire une tâche ennuyeuse et répétitive que vous reportez depuis un certain temps. Repeignez le salon, par exemple, ou entraînez-vous au marathon. En même temps, réfléchissez à vos idées. Vous verrez qu’elles viennent souvent lorsque vous prenez tout simplement du temps.

Dernier conseil : amusez-vous avec tout ça !

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